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Fiamminghi a Roma 1508-1608 : artistes des Pays-Bas et de la principauté de Liège à Rome de la Renaissance
Broché / 478 pages / édition de 1995
langue(s) : français
ISBN : 9053491643
EAN : 9789053491645
dimensions : 296 (h) x 242 (l) x 40 (ép) mm
poids : 2975 grammes
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«... en 1968 par exemple, cela n’allait pas de soi d’inviter un artiste pour une exposition, de lui demander de se déplacer. On était prêt à aller chercher ses œuvres, à les mettre en caisse... Mais la tradition, c’était le sédentarisme de l’artiste avec quelques voyages obligés, Tahiti, le Maroc... le besoin d’exotisme. Il faudrait remonter à la Renaissance pour retrouver l’artiste qui se déplace de façon incessante pour travailler à Rome, en Hollande, dans toute l’Europe.»

(Daniel Buren, Propos délibérés-, Société des Expositions du Palais des Beaux-Arts, Bruxelles 1991)

Le propos de Buren souligne entre autres le fait que le xvic siècle annonce le début de la modernité, et que cette époque, du moins en ce qui concerne le comportement de l’artiste, constitue un point de référence plus évident pour l’art contemporain que les siècles qui suivront, lorsque ‘les quelques voyages obligés’ eurent pour seul résultat ‘le besoin d’exotisme’.

Le propos fait également allusion à la force d’attraction qu’exerce un centre et renvoie explicitement à Rome et aux Pays-Bas, c’est-à-dire au thème de l’exposition

‘Fiamminghi a Roma’. La migration des artistes et des œuvres a profondément marqué et transformé l’art européen. Celui-ci ne peut être revendiqué par aucune idéologie d’inspiration nationaliste puisque, par essence meme, il s’agit d’un art qui ébranle les traditions locales.

En décernant à l’exposition ‘Fiamminghi a Roma’ le titre d’ambassadeur culturel de la Flandre, tout comme elle l’avait fait pour ‘Le Jardin clos de l’âme’, la Communauté flamande a fait la preuve qu elle était disposée à soutenir des projets qui engageaient une discussion. En effet, la signification historique du concept ‘Fiamminghi’ s’étend bien au-delà des habitants de la Flandre actuelle.

A propos des artistes regroupés dans cette exposition, l’on pourrait observer tout d’abord qu’ils ont abandonné l’art de leur pays au lieu de le propager; l’influence italianisante de Rome sur les Fiamminghi fur bien plus marquée que celle qu’exercèrent ceux-ci en Italie ou à Rome sur la ‘scène artistique’, un concept moderne qui avait déjà sa pleine signification dans la Rome de l’époque. 1res vite cependant il est apparu que le simple fait de voyager ou de résider à l’étranger fut d’un incontestable
intérêt pour les peintres flamands les plus importants de ce temps: Bruegel et Rubens.

Farce qu’ils avaient subi et assimilé les influences dominantes d’un centre d’attraction (Rome au xvi‘ siècle, Paris au xixe, New York au xxe), les migrants ont de tout temps profondément modifié la culture, surtout celle du pays qu’ils avaient quitté et où ils revenaient parfois. Les transferts culturels qui en sont la conséquence ont forgé l’image de notre monde actuel. A la fin du XXe siècle, ce processus s’est tellement développé qu’il nous a paru utile d’analyser un modèle historique du phénomène afin de mieux comprendre une position universellement défendue, à savoir qu’à notre époque un tel centre n’existe plus.

C’est la raison pour laquelle il s’imposait d’inscrire l’exposition ‘Fiamminghi a Roma’ dans la programmation de la Société des Expositions du Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. La problématique qu elle aborde, en raison de son actualité, rejoint le programme d’art contemporain et replace ce dernier dans un contexte historique.

Au niveau de la pratique d’exposition, elle offre une occasion unique d’explorer la relation entre les arts plastiques et l’architecture. Ici, beaucoup d’œuvres d’art ont l’architecture pour thème. Paul Robbrecht, Hilde Daem et Brigitte D’hoore en ont tenu compte en concevant l’agencement de l’exposition. Ils ont donc pris comme point de départ les qualités picturales des œuvres et totalement respecté les qualités spatiales des salles d’exposition conçues par Horta. Le volume original de chaque salle a été conservé et mis en valeur.

Un grand nombre de personnes et d’institutions ont collaboré au projet ‘Fiamminghi a Roma’ et ce depuis plusieurs années. L’idée de cette exposition a été évoquée pour la première fois par le Professeur Nicole Dacos Crifô à Rome, au cours d’une conversation avec Paul Willems, directeur général honoraire du Palais des Beaux-Arts, à l’occasion d’une rencontre chez Marcel van de Kerchove, alors ambassadeur près le Quirinal. C’est elle aussi qui proposa que le Professeur Bert W. Meijer soit pressenti pour être avec elle commissaire de l’exposition. Ces deux éminents historiens d’art, spécialistes du sujet et de l’époque ont bâti le concept de l’exposition avec une rare détermination et un refus des compromis; ils ont réussi à obtenir le prêt d’œuvres réellement exceptionnelles.
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