Tout Belge qui entend parler du «Lambermont» sait d'emblée de quoi il retourne. La résidence officielle du Premier Ministre, sise rue Lambermont 1, est en effet devenue un concept et ceci même dans d'autres milieux que ceux de la rue de la Loi. A maintes reprises elle fut ces dernières années le cadre dans lequel est née la solution de l'une ou l'autre crise.

Dans ce sens elle appartient donc à notre histoire.

Nombre de gouvernements y ont été formés ou s'y sont dissous et beaucoup de décisions qui y ont été prises ont eu un impact durable sur l'avenir de notre pays. Parmi les hôtes qui y ont été accueillis plus d'un a marqué de son empreinte la politique nationale ou internationale.
Toutefois l'histoire de cette résidence officielle va bien plus loin que la présente décennie et dépasse même le contexte purement belge.

Cet hôtel particulier a été érigé au cours de la période autrichienne et constituait l'un des éléments du quartier du Parc et de la Place Royale. Le premier occupant de la belle habitation en style classique fut l'excentrique duc de St-Albans. Ce bâtard, petit-fils du roi d'Angleterre, aménagea l'intérieur en galerie d'art.

Au cours de la première moitié du dix-neuvième siècle, l'une des époques les plus animées clans nos contrées, ce fut le marquis de Trazegnies qui s'installa dans la demeure avec sa famille. Il n'était pas d'un caractère facile et les gens haut placés craignaient beaucoup son esprit moqueur. Malgré son impertinence il joua un rôle de premier plan aussi bien sous le régime de Napoléon que sous Guillaume Ier et dans la Belgique naissante.

L'Etat belge acheta le bâtiment en 1860. Suite à quelques transformations il perdit une partie de son éclat d'antan. En 1895 la résidence fut transformée à fond et son intérieur reçut l'aspect qu'il a encore de nos jours.

Au vingtième siècle l'hôtel devint un témoin important de l'histoire politique de notre pays. Il devint en effet la résidence officielle des ministres [...]