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Bruxelles: Cinq siècles de cartographie
Relié / 144 pages / édition de 1989
langue(s) : français
éditeur : Lannoo
ISBN : 9020916831
EAN : 9789020916836
dimensions : 385 (h) x 305 (l) x 26 (ép) mm
poids : 2065 grammes
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Nul ne contestera que les dernières décennies ont apporté des changements considérables dans la ville de Bruxelles, modifications qui ne relèvent pas toujours de plans d'ensemble et qui ont suscité d'âpres polémiques.

Tel visiteur est frappé par la monotonie de complexes administratifs et par le phénomène de la City; tel autre est choqué par la rupture d'équilibre provoquée par un édifice démesuré par rapport aux maisons voisines ou par le contraste de rues étroites et sinueuses et de larges voies rectilignes qui semblent se surimposer au tissu urbain antérieur. "Bruxelles n'est plus ce qu'elle était", dit-on. Voire, car il suffit de comparer les anciens plans de la ville pour saisir combien ces changements s'inscrivent dans, une évolution urbaine constante.

Hormis le phénomène de croissance initiale, pour lequel il n'y a évidemment aucun document cartographique, des aménagements importants sont déjà représentés sur les premiers plans véritables connus, ceux du XVIème siècle; ils le seront davantage aux cours des siècles suivants, pour connaître une accélération dès la seconde moitié du XIXème siècle.

Voûtement de la Senne, nouveaux quartiers, Jonction nord-midi, travaux portuaires s'inscrivent dans la trame urbaine en la modifiant considérablement. D'autre part, quel contraste plus grand que celui de la petite ville bien isolée dans ses remparts, avec quelques antennes le long des voies de pénétration, et le déferlement de constructions de la grande cité contemporaine ? Rien ne différencie le "vieux" centre traditionnel et ses extensions sur une carte. Certains quartiers ont, certes, un tracé plus régulier, mais l'absorption des petits villages de la banlieue, le terrain souvent difficile et un individualisme forcené n'ont pas conduit à un échiquier parfait, d'autant plus que cette extension ne s'est nullement opérée dans toutes les directions avec la même rapidité. Le processus d'encerclement du vieux cœur, amorcé peu après l'indépendance du pays, s'est fait par anneaux successifs, longtemps ouverts dans les zones basses et marécageuses de la Senne, alors que les plateaux de l'est étaient déjà colonisés.

Ville de contrastes, Bruxelles s'étend en effet dans la vallée démesurée d'une rivière bien modeste, mais sujette à des crues brutales, et sur les plateaux voisins dont les versants sont relativement abrupts, particulièrement ceux orientés vers l'ouest. La Senne recevait de petits ruisseaux, dévalant ces pentes et les entaillant. La toponymie en a gardé quelques souvenirs et la division entre ville haute et ville basse est maintenue dans le langage courant. Les dénivellations se sont imposées lors de la croissance de la capitale; les vallées du Maelbeek et de la Woluwe, affluents de la Senne dotés des mêmes caractéristiques, sinon accrues, présentent des problèmes d'écoulement et d'inondation assez connus lors de gros orages.

De l'eau donc, et beaucoup... jadis. Rivière, ruisseaux voûtés très tôt, bassins du canal, innombrables puits et fontaines, chapelet d'étangs sont visibles sur les anciens plans et les cartes des environs. Tout cela maîtrisé, enfoui, comblé de manière pas toujours heureuse. C'est un paradoxe supplémentaire pour une ville célébrée pour la remarquable qualité de l'eau potable, tout au moins dans la partie où les sables filtraient le liquide distribué en abondance. La Senne, elle, avait surtout une fonction industrielle et certaines rues déshéritées ne pouvaient qu'en pâtir. Le pittoresque qui attirait les peintres...
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