Tout au long de cette année 2007, dans l'ancien duché de Luxembourg et jusqu'au cœur de la partie francophone de la Belgique tournent dans la variété les nombreuses manifestations sélectionnées par « Luxembourg et grande région, capitale européenne de la culture 2007 ». Le Musée en Piconrue n'en est pas, bien que, dès le lancement du projet avant 2004, il fut approché et invité à participer à la grande fête. Pour se plier au thème-phare proposé, soit les migrations, il acceptera même de bousculer ses plans. Il allait ainsi, en avance sur son programme, concrétiser ses enquêtes, études et recherches sur les Missions et Missionnaires luxembourgeois en Outre-mer, XIXe-XXe siècles. Le sujet ainsi retenu pour notre exposition et son album était parfaitement en résonance avec le thème général qui avait été choisi pour la circonstance. Il s'agit en effet d'illustrer les migrations transcontinentales des religions chrétiennes à travers l'expérience des missionnaires originaires du Grand Duché et de la province de Luxembourg partis un jour, quasiment sans espoir de retour, pour aller évangéliser le Grand-Nord, l'Océanie, l'Asie ou encore l'Afrique noire. Nous avons voulu retracer le « grand voyage » de ces Luxembourgeois, mais aussi faire le bilan de leur action, sans esprit d'apologie, mais avec les instruments les plus modernes de la critique historique. Nous restions ainsi fidèles à la tradition du Musée en Piconrue qui, dans ses éditions antérieures consacrées à l'histoire du Luxembourg, a toujours traité de toutes les entités de l'ancien duché.

Pour des raisons que nous ignorons, notre sujet n'a finalement pas été retenu. Nous étions-nous rendus coupables de crime de « ringardisme » ? Avions-nous péché par excès de nostalgie pour un passé révolu ? Notre thème était-il culturellement incorrect ou trop peu branché ? La migration des missionnaires luxembourgeois est pourtant un fait historique majeur et intéressant, nous semble-t-il, quelle que soit l'analyse que l'on puisse en faire aujourd'hui. Beaucoup de nos familles ont d'ailleurs été mêlées à ce phénomène qui se devait d'être traité un jour. Notre exposition aurait pu enrichir de sa problématique singulière le florilège des manifestations par ailleurs prévues. Nous n'avons donc pas pu participer au grand jeu et à ses retombées publicitaires. Dommage. La sélection opérée parmi les très nombreux projets relève probablement de critères objectifs qui nous échappent. Nous avons préféré mobiliser nos énergies pour développer malgré tout notre projet, celui que nous vous proposons aujourd'hui : le Face-à-face des Dieux. Voici donc nos efforts arrivés à leur terme, contre vents et marées.

Notre exposition 2007, comme cet album, doivent beaucoup à l'enthousiasme et au travail exceptionnel de notre attachée scientifique, Emmanuelle Dethier, qui a tout mis en œuvre pour que nos objectifs soient atteints. Elle a réussi à mettre [...]