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Le Rail au Congo belge, tome 3 : 1945 - 1960
Cartonné / 432 pages / édition de 2008
langue(s) : français
éditeur : G. Blanchart & Cie
collection : Le Rail au Congo belge
numéro : 3
ISBN : 2960047109
EAN : 9782960047103
dimensions : 304 (h) x 215 (l) x 30 (ép) mm
poids : 2355 grammes
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Ce troisième tome de l’histoire du rail au Congo Belge qui couvre la période allant de la fin de la Deuxième Guerre mondiale à l’Indépendance du Congo en 1960, aura mis autant de temps à paraître que dura la construction du chemin de fer de Matadi à Léopold-ville. En cause, et cela semble paradoxal, le manque d’ouvrages de référence concernant cette période. Si contrairement aux périodes couvertes par les tomes I (1890-1920) et II (1920-1945), nous avons pu recueillir beaucoup de témoignages, souvenirs et anecdotes de ceux qui vécurent ces années, beaucoup d’archives concernant cette même période ont été dispersées, détruites ou perdues, rendant difficile, si pas impossible tout recoupement avec des documents officiels. L’indépendance inopinée du Congo, accordée trop rapidement et sans préparation, s’est en effet assez mal déroulée et fut suivie de troubles graves accompagnés de pillages, y compris ceux des sièges de certaines entreprises de transports. De plus, au fil des ans, presque toutes les compagnies coloniales belges ont disparu et avec elles, leurs archives.

Au cours de la décennie qui suivit la Deuxième Guerre mondiale, le Congo Belge a connu une période de paix et de stabilité qui attira les capitaux et les investissements qui furent à la base d’un essor économique remarquable dont la population congolaise fut la première bénéficiaire. Les résultats de cette évolution furent une hausse appréciable du niveau de vie des indigènes. L’année 1955, avec le voyage triomphal du roi Baudouin au Congo Belge marque l’apogée de cette époque. Le Congo était alors une colonie modèle en plein essor économique et social, et la Belgique avait tout lieu d’être fier de l’œuvre accomplie. Le Roi, en suivant l’exemple de ses illustres prédécesseurs, indiqua l’étape suivante à réaliser au Congo en déclarant : « La question essentielle qui se pose maintenant au Congo, est celle des relations humaines entre les Blancs et les Noirs. Il ne suffit pas d’équiper le pays, de le doter d’une sage législation sociale, d’améliorer le niveau de vie de ses habitants ; il faut que les Blancs et les Indigènes fassent preuve, dans leurs rapports quotidiens, de la plus large compréhension mutuelle. Alors sera venu le moment, dont l’échéance ne peut encore être déterminée, de donner à nos territoires africains un statut qui... garantira à chacun, Blancs et Noirs, la part qui lui revient, selon ses mérites et ses capacités, dans le gouvernement du pays ».

Il fut alors question de former une communauté belgo-congolaise. Mais c’était sans compter avec l’influence toujours grandissante d’éléments subversifs extérieurs. L’Afrique en général et le Congo en particulier étaient devenus des enjeux de la guerre froide et terres de prédilection d’activistes progressistes européens et autres qui incitèrent les populations indigènes à exiger une indépendance dont elles ne savaient encore que faire. Le 4 janvier 1959, des troubles à caractère social éclatèrent à Léopoldville. Ces incidents furent immédiatement utilisés à des fins politiques : le peuple réclamait l’indépendance ! Bruxelles fut pris par un vent de panique et, le 13 janvier, le roi Baudouin, dans un message radiodiffusé promettait: « de conduire, sans précipitations inconsidérées, le peuple Congolais à l'indépendance ». Cette prise de position royale, appuyée par une déclaration gouvernementale, fit l’effet d’une bombe au Congo; un tabou venait d’être brisé. Malgré les recommandations royales, les évènements allaient se précipiter beaucoup trop vite. Les dés du “pari congolais” étaient jetés !

En janvier 1960, la conférence, dite de la Table Ronde, réunissait à Bruxelles les leaders congolais et les responsables politiques belges qui cédèrent aux exigences des Congolais en leur accordant une indépendance quasi immédiate, fixée au 30 juin 1960. Les Belges œuvrant dans la Colonie furent les grands absents à cette Conférence qui décida de l’avenir d’un pays qui était un peu le leur. C’était un fait historique, les bâtisseurs du Congo ont toujours été tenus à l’écart de toutes les décisions politiques concernant le pays. Néanmoins, le 20 février, lors de la clôture de la Table Ronde, August De Schrijver, Ministre du Congo Belge et du Ruanda-Urundi eut une pensée pour ses compatriotes d’Afrique en déclarant : « Mes pensées vont surtout à la grande majorité des Belges qui sont là-bas des colons, des industriels, des commerçants, des missionnaires, des fonctionnaires, qui sont là-bas des agents ou des porteurs de la science médicale, des officiers dans notre Force Publique au Congo, des collaborateurs de la grande œuvre de civilisation qui a commencé sous Léopold II. Je leur dis, à eux "La Belgique a confiance en vous. C’est votre présence qui désormais constituera un message permanent qui n’aura plus de base juridique, mais une base morale infiniment plus solide et plus efficace”. Je leur dis encore: “... toutes les délégations congolaises ont proclamé leur désir de vivre en amitié avec la Belgique et de voir longtemps encore les Belges coopérer avec eux car ils considèrent que leur présence est indispensable. Ensemble, nous désirons votre présence, ensemble nous désirons qu’elle soit vraiment efficace. N’ayez aucune peur. L’avenir nous donnera raison dans la sécurité et la quiétude ».

Le 30 juin 1960, le Congo accéda donc à l’indépendance dans une liesse générale. Une nouvelle ère s’ouvrait au Congo. La Belgique remettait aux nouveaux dirigeants du Congo un pays parfaitement équipé et qui disposait d’un éventail d’activités lui assurant la régularité de ses revenus. Au Congo, on ne se contenta pas uniquement d’exploiter les matières premières du sous-sol, mais on développa les productions agricoles qui prirent aussi une part importante dans les exportations du pays.

Ce même 30 juin 1960, au Palais de la Nation à Léopoldville, le roi Baudouin rendit hommage aux constructeurs du Congo en déclarant entre autres : « Pendant quatre-vingts ans, la Belgique a envoyé sur votre sol les meilleurs de ses fils,... Le Congo a été doté de chemins de fer, de routes, de lignes maritimes et aériennes qui, en mettant vos populations en contact les unes avec les autres, ont favorisé leur unité et ont élargi le pays aux dimensions du monde. Un service médical, dont la mise au point a demandé plusieurs dizaines d’années, a été patiemment organisé et vous a délivré de maladies combien dévastatrices. Des hôpitaux nombreux et remarquablement outillés ont été construits. L'agriculture a été améliorée et modernisée. De grandes villes ont été édifiées et, à travers tout le pays, les conditions de l’habitation et de l’hygiène traduisent de remarquables progrès. Des entreprises industrielles ont mis en valeur les richesses naturelles du sol. L’expansion de l’activité économique a été considérable, augmentant ainsi le bien-être de vos populations et dotant le pays de techniciens indispensables à son développement. Grâce aux écoles des missions, comme à celles que créèrent les pouvoirs publics, l’éducation de base connaît une extension enviable ; une élite intellectuelle a commencé à se constituer que vos universités vont rapidement [...]
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