Encore aujourd’hui, certains ont tendance à considérer Laeken comme étant une entité communale à part entière. Ceux-là sont toujours surpris d’apprendre quelle dépend administrativement de la Ville de Bruxelles. Cette conception n’ a finalement rien d’étonnant, dès lors qu’il s’agit d’une commune empreinte d’une forte notion d’autonomie.

Laeken est donc un district intégré à la capitale, où une forme d’identité et d’orgueil «bruxellois» et «belgicains» restent palpables, au voisinage du château et des serres de la famille royale, de l’Atomium, des allées de l’Expo 58, du stade du Heysel et des pavillons Horta de l’hôpital Brugmann. Bien sûr, le long du canal, de la chaussée d’Anvers et de Tour & Taxis, les diverses générations d’immigration ont amené un nouveau rapport à la ville et on fait entrer le Laeken du sud dans la réalité et la vivacité des métropoles modernes.
Il faut savoir que, lorsqu’en 1921, le conseil communal de Bruxelles acquit le territoire de Laeken - ainsi que ceux de Neder-Over-Heembeek et de Haren - en tant que lieux de production industrielle et artisanale très actifs, c’était pour faire de «Bruxelles-ville» la «Ville de Bruxelles», en accord parfait avec le rêve ancien du Roi Léopold II. La capitale avait besoin d’un territoire ample et économiquement rentable. Au sortir de la Grande Guerre, les faubourgs éprouvaient de T admiration pour la capitale et assumaient une relation de dépendance qui facilitait une perspective d’intégration.

Les Laekenois, dont je suis, se nourrissent donc à la fois du sentiment d’assimilation à la grande ville et de fierté propre à un quartier.