Il est grand temps de combler une lacune...

En effet, il n’existe aucun ouvrage écrit sur l’œuvre de Henri Quittelier, mon grand-père, hormis de nombreux articles qui ont paru dans la presse et dans des revues.

Lors de sa disparition en 1980, mon père, son fils unique, est allé vivre avec sa seconde épouse, dans la demeure paternelle au Crabbegat, à Uccle (Commune de Bruxelles). Papa s’est retrouvé dans une maison pleine de souvenirs et de découvertes. Il connaissait bien sûr la plupart des peintures et des gravures pour avoir aidé son père dans son travail durant les dernières années de sa vie. Mais bien d’autres études plus anciennes étaient remisées dans les oubliettes. Allant de surprises en surprises, il s’est pris au jeu. Il créa un espace d’exposition dans le sous-sol de la maison pour mettre en valeur toutes ces oeuvres. Il y organisa des visites guidées, très appréciées des Ucclois. Mon grand-père était très conservateur, il gardait absolument tout, correspondances, discours et écrits concernant les associations artistiques et autres dont il faisait partie, sources précieuses, notamment pour «Uccle Centre d’Art» dont il fut très longtemps le président. Papa a scrupuleusement respecté la ligne de conduite de son père, toutes ces archives ont été bien conservées. Cela fait un volume bien encombrant, mais combien utile pour retracer le cours de la vie de cet artiste, riche en évènements. Je croyais dès lors que tout était prêt pour éditer un livre biographique et j’ai demandé à Papa de s’en occuper. Il a contacté Paul Caso qui a très bien connu mon grand-père, mais mon père a dû renoncer au projet, faute de moyens financiers, ne disposant que d’une petite pension d’indépendant. Il s’est contenté de gérer les gravures, très bien je l’avoue. Il répondit aux demandes d’organisateurs d’expositions artistiques, en leur prêtant des œuvres, expositions qui remportèrent toujours un grand succès. Les années ont passé jusqu’au moment où il n’a plus trouvé la force de poursuivre son œuvre et se trouva diminué après le décès de sa seconde épouse en 2001. S’en suivit son placement forcé dans un home en 2002, après l’horrible agression dont il fut victime, acte fait par des individus sans scrupule afin de dérober toutes les peintures se trouvant dans la maison. Ces toiles retrouvées en partie, très abîmées, ont dû être mises en vente publique afin d’aider mon père. J’en ai racheté quelques-unes qui m’étaient chères, de belles grandes toiles sont encore dans la nature, j’aimerais bien les retrouver, elles n’ont de valeur que pour moi et ma famille. Heureusement, j’en possède des photographies. Puis, la maison fut vidée pour être vendue. Le stock de gravures m’a été confié afin de le gérer, étant moi-même graveur, je pouvais assumer ce rôle. Grâce à la sauvegarde des archives personnelles de mon grand-père, il m’a été possible de retracer toute la vie de ce grand homme. Immense tâche, j’étais loin d'imaginer dans quoi je m'engageais. Tout d’abord trier, classer, répertorier, faire l’acquisition d’un ordinateur afin de tout mettre en mémoire, pas facile quand on n’a jamais utiliser ce genre d’engin ! Par chance, j’ai trouvé parmi mes petits enfants, un champion en la matière, doué d’une grande patience et excellent pédagogue. Me voilà donc partie dans l’aventure, quel travail, mais quel plaisir ! Grâce à l’aide d’une amie très dévouée et très compétente, j’ai pu organiser des expositions et présenter des œuvres de mon grand-père dans différentes manifestations, les Ucclois, et pas seulement eux, sont très friands de gravures signées Henri Quittelier.

Il me reste à poursuivre, à vous faire découvrir un homme, un grand-père, un artiste, un apiculteur, un amoureux de la nature. Son nom : HENRI Louis Célestin QUITTELIER.