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Bogny-sur-Meuse : Entre labeurs et légendes
Cartonné / 80 pages / édition de 2001
langue(s) : français
ISBN : 2913275222
EAN : 9782913275225
dimensions : 158 (h) x 215 (l) x 11 (ép) mm
poids : 303 grammes
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Quel bourg d'Ardenne peut s'enorgueillir de mêler ainsi Histoire et légendes ?...

Braux est un des plus anciens villages de notre région. Certaines traditions le font remonter au 5ème siècle. Au 7ème siècle, la région est, selon le Mémoire pour la Principauté de Château-Regnault rédigé avant la Révolution et cité par l'abbé Simon dans Braux, Monographie de la paroisse, " une vaste forêt remplie de montagnes et de rochers affreux, uniquement occupée par des prêtres, pieux solitaires qui ont à Braux une église ne leur servant que d'oratoire. " En 837, la modeste église va prendre de l'ampleur : Ebbon, l'archevêque de Reims, autorise à Braux le transfert des restes du neuvième archevêque de Reims, saint Vivin, décédé en 394. En même temps, il institue un collège de quatre chanoines. C'est le départ d'un chapitre puissant, qui pendant des siècles régnera sur une grande partie du cœur de notre Ardenne : Laifour, Deville, Houldizy, Damouzy, Nouzonville, Haulmé, Tournavaux, les Hautes Rivières, Château-Regnault, Linchamps, Gespunsart, Rogissart, etc., tout cela est alors à Braux. Le Chapitre attire les habitants, défriche, crée de nouveaux villages, construit des églises, des chapelles...

Bien entendu, pareil domaine ne pouvait laisser indifférent. Dès 866, un seigneur pillard s'en vient guerroyer sur les terres de Braux : il se nomme Gurlache, et on le décrit comme un homme féroce et barbare, mais habile guerrier. Tel père, tel fils : son fils Heldebert profite des troubles causés par les razzias des Normands pour piller les églises du diocèse de Reims et tenter de s'emparer des domaines du Chapitre de Braux. Pour avoir un peu de paix, les chanoines n'eurent d'autre choix que de demander la protection des successeurs de ce Heldebert, devenus comtes de Rethel et suzerains d'Orchimont. En 960, Manassès 1er signe avec le Chapitre un traité de protection dont lui et ses successeurs ne cesseront d'abuser. L'un d'eux, Witer de Rethel, exagéra tellement qu'il fut excommunié par le pape lui-même.

Pour se racheter, il fonda l'abbaye de Laval-Dieu. Le geste était beau, mais Braux devait pâtir de cette fondation : les moines de Laval-Dieu étendirent leur domaine au préjudice de celui de Braux.

Le plus beau résultat de toutes ces usurpations est sans conteste la principauté de Château-Regnault. Du haut de ses murailles, le seigneur prend la place du Chapitre de Braux, qui, au 16*me siècle, est réduit à la portion congrue : la partie nord du ban de Braux, la prébende de Deville et quelques droits sur quelques villages.

La principauté de Château-Regnault est florissante. Son indépendance est reconnue, même par le roi de France, son seigneur bat monnaie, ses coffres se remplissent grâce au commerce (la Meuse est alors la plus importante voie commerciale de la région et traverse les terres souveraines de Château-Regnault) et à l'industrie (carrières, ardoisières, etc.).

Dès 1625, Richelieu estime que cette principauté devrait être réunie à la France. Et, en 1629, la dernière princesse, Marguerite de Lorraine, vend sa principauté (qui alors englobait même Mohon) à la France. Braux, Levrézy, Château-Regnault-Bogny deviennent français.
On le voit, notre Bogny-sur-Meuse, s'il est né le 1er janvier 1967 de la réunion de Braux, Levrézy et Château-Regnault-Bogny, a derrière lui une histoire aussi ancienne que riche.

Et, souvent, de l'histoire à la légende, il n'y a qu'un pas. Or, quelle légende est plus ardennaise que la saga des Quatre Fils Aymon et de leur cheval-fée Bayard ? Au cœur de la légende, le château de Montessor, assiégé par Charlemagne, et qui pour beaucoup est notre Château-Regnault. Partout, ici, on bute sur la légende : la montagne des Quatre Fils Aymon, le souvenir du château, le souvenir de la Table de Maugis, le cousin enchanteur des quatre frères, le pas-Bayard, la roche de l'Hermitage... Oui, dans les Ardennes, le cœur de la légende est bien à Château-Regnault.

Passant de la forêt au fer, l'homme a modifié l'aspect de ce coin de la Vallée. Usines, boutiques, cités font partie du décor. Ce fut une époque de durs labeurs, et de luttes aussi : il ne faut pas avoir peur de le dire, même quand l'ouvrier était d'un courage exceptionnel, même quand il alignait les heures supplémentaires, ce qu'il rapportait suffisait à peine à nourrir la famille. Même en temps de paix, à Braux et à Levrézy, à Château-Regnault et à Bogny, des hommes, des femmes et des enfants eurent faim.

Aussi, entrons donc dans ce pays de labeurs et de légendes...
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