Beatrix Potter naît à Londres au sein d’une famille devenue prospère dans l'industrie cotonnière du Lancashire. Les membres de la famille Potter appartiennent au monde de l’art contemporain, comme collectionneurs et mécènes, mais également comme artistes. Beatrix Potter hérite surtout des dons artistiques de son père, avocat de profession et dilettante.

Dessinateur de talent et photographe distingué, Rupert Potter apporte a ses travaux photographiques sa vision d’artiste ainsi que ses compétences techniques, fournissant des paysages et des portraits au peintre préraphaélite, John Everett Millais, ami intime de la famille.

Entourée chez elle d’une véritable ménagerie de petits animaux apprivoisés, Beatrix visite le Jardin zoologique pour étudier les espèces sauvages et le British Muséum (actuellement Musée d’histoire naturelle) pour observer les spécimens empaillés. Pour une grande part autodidacte, elle ne possède pour tout diplôme d’études artistiques que l'Art Student’s Certificate, 2e niveau, du Département des sciences et beaux-arts (1881 ). La reproduction des gravures et des illustrations dans les livres d’histoire naturelle, puis plus tard dans les contes de fées de Ludwig Richter et Otto Speekter (surtout les dessins de personnages), l’aide à exercer son sens de l’observation. Mais le portrait ne sera jamais son fort.

Dans un journal secret, qu'elle lient depuis l’âge de quinze ans, elle note des impressions sur les lieux, les personnes et les animaux, des bribes de conversation, des observations de société et des réjlexions sur Part. Les visites de musées et galeries, qu’elle entreprend à l’âge de dix-sept ou dix-huit ans, lui fournissent l'occasion d’étudier à la fois les vieux maîtres et les peintres contemporains. Elle n'acceptera jamais passivement l’opinion générale. Elle saura percevoir l’originalité de la peinture préraphaélite - une absence quasi totale d’ombre et un soin minutieux du détail. 'Pout comme elle tente de le transcrire dans son journal, et encouragée par d’autres femmes-artistes, elle s’efforcera dans ses dessins de reproduire la nature « sans affectation ni prétention ».

L’observation de la nature lui inspire des expériences nouvelles, et elle traite de sujets semblables en variant les styles et les techniques. Une quête constante de la perfection la conduit à dessiner et redessiner sans relâche. La plupart de ses croquis, y compris de nombreuses illustrations pour ses livres d’enfants, existent en plusieurs versions. Elle abordera toutes les techniques, du pastel à la grisaille, avant de se tourner plus tard tout naturellement vers le modelage. La technique miniaturiste et « pointilliste » caractéristique des années 1890 est abandonnée vers 1900 au profil d’un dessin [...]