Les savants contemporains ont non seulement changé en bonne partie la façon de regarder l'univers mais ils ont surtout changé la façon de regarder la science. Jusqu'au XXe siècle, la science, prétentieuse et excessive dans ses ambitions croyait que rien ne lui était impossible, que rien ne pouvait lui demeurer caché. Elle était devenue une religion: le scientisme. Cette attitude n'était pas sans rapport avec les catastrophes dues aux excès d'une technologie qui avait perdu la raison ayant perdu la sagesse.

Aujourd'hui, les savants sont devenus sages: ils ont reconnu que la science n'avait pas les réponses et qu'il fallait la dépasser pour comprendre l'univers et la vie. Mais dans le camp des philosophes, la même mutation est loin d'avoir commencé. Et, à cause même de son refus de croissance, la philosophie (de même que la religion) est demeurée rationnelle, systématique et sans intériorité.

Il faudra qu'à l'instar des savants, les philosophes découvrent les limites de leur savoir et réapprennent à croître. Ils devront eux aussi retrouver la sagesse, qui n'est possible que par l'intuition et la compassion — à la source de l'être.

Le monde spirituel n'est pas une dentelle autour de la robe. Peut-être faudrait-il plutôt dire qu'aujourd'hui, dans la tourmente des esprits et la détresse des coeurs, le monde du spirituel n'est plus un accessoire, car sans la conscience spirituelle, la vie — comme la connaissance — est un moteur qui tourne à vide.

Dans cet essai, l'auteur, en examinant les écrits spirituels des savants, tente de situer la science et la philosophie dans un contexte de sagesse.

Il montre que les erreurs scientifiques, philosophiques et même religieuses, sont dues en large part à une confusion des niveaux de conscience: le physique, le mental et le spirituel. Seule une prise de conscience sérieuse pourra remettre de l'ordre dans les valeurs et de la lumière dans les coeurs.