L'année 2008 marque le cent cinquantième anniversaire de l'apparition du chemin de fer dans la province de Luxembourg. En construisant la ligne du Luxembourg, qui mène de Bruxelles à Arlon, la Grande compagnie du Luxembourg souhaitait relier deux régions économiques du continent européen : les ports de la mer du Nord et la haute vallée du Rhin. En fait, cette ligne du Luxembourg, prolongée vers le Grand-Duché et la France, profitera surtout des échanges industriels entre les bassins sidérurgiques de la Lorraine et de la Wallonie. Pendant plus d'un siècle, avec la voie parallèle de l'Athus-Meuse, elle véhiculera des quantités considérables de minerai de fer et de coke. C'est pour réguler ce trafic qu'il faudra ériger au xxe siècle les grandes gares de formation et remises de locomotives de Stockem et de Latour.

La majeure partie des lignes du Luxembourg a été voulue par des intérêts privés. Dès les années 1880, elles étaient intégralement reprises par les chemins de fer de l'État belge, qui les moderniseront à plusieurs reprises. L'occupant allemand, pour son usage militaire, apportera aussi sa pierre à cette amélioration, entre 1914 et 1918. C'est vers cette époque que le réseau provincial, secondé par de nombreuses lignes de tram, connaît sa plus grande extension.

Somptueusement illustré grâce à la collaboration de nombreux collectionneurs, ce livre renouvelle la connaissance du sujet, particulièrement en ce qui concerne le rôle de l'Arlonais Victor Tesch dans la Grande compagnie du Luxembourg et l'incident diplomatique franco-belge de 1869 qui faillit dégénérer en conflit ouvert à cause d'un simple quiproquo.