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La Sorcellerie en Ardenne
Broché / 40 pages / édition de 1991
langue(s) : français
éditeur : Editions du Perron
ISBN : 2871140685
EAN : 9782871140689
dimensions : 240 (h) x 160 (l) x 3 (ép) mm
poids : 110 grammes
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Se pencher sur la sorcellerie ardennaise, c'est feuilleter quelques pages du sulfureux album de la sorcellerie en Europe. Cela veut dire, en premier lieu, qu'on va y retrouver des éléments communs à d'autres régions, car les pratiques étaient sensiblement les mêmes à travers le continent et les îles, d'autant plus que les démonologues, qui ont forgé et diffusé au travers des procès une certaine image de l'univers diabolique, se fondaient tous sur les mêmes archétypes reçus au cours de leurs études.

Mais d'autre part, nous allons essayer de voir ce qui fait la physionomie particulière de la sorcellerie en Ardenne, soit en fonction de certaines personnalités, soit en raison de certains usages ou d'éléments propres à la région.

L'assimilation de la sorcellerie à l'action du diable remonte quasiment à l'évan-gélisation des populations européennes. Venus du Sud européen ou d'Irlande, les missionnaires se sont trouvés en face de pratiques cultuelles païennes qu'ils ont combattues parfois avec succès, mais avec lesquelles ils ont souvent aussi dû composer. A la longue, certaines de ces pratiques, fêtes ou divinités ont été christianisées, en étant parfaitement assimilées ou, au contraire, en devenant de véritable superstitions. C'est la différence qui existe, par exemple, entre la détermination des grandes fêtes du calendrier chrétien et l'usage qui veut, à Nassogne, que l'on frotte herbes ou feuilles sur la châsse de saint Monon promenée en procession lors des Remuages.

Mais lorsqu'il restait des éléments irrécupérables, véritables scories que l'on ne pouvait assimiler à aucun point de la foi ou de la pratique religieuse, ils étaient considérés comme diaboliques ; ils pouvaient donc être l'objet de toute forme de persécution. C'est ce qui explique la destruction de nombreux dolmens et menhirs, considérés comme des autels païens sur lesquels les druides avaient sacrifié leurs victimes dans un culte qui, n'étant pas chrétien, ne pouvait être que diabolique. Si on ne réduit plus aujourd'hui les mégalithes en gravier destiné à l'entretien des routes, il reste encore bien des notions erronées, pires que l'ignorance, au sujet des religions préchrétiennes de nos régions.

Si le diable et la sorcellerie sont nécessairement liés dans les mentalités anciennes de nos contrées, nous n'examinerons pas ici ce personnage important de la mythologie ardennaise — ce pourrait être le propos d'un autre ouvrage — pour nous attacher uniquement aux manifestations de la sorcellerie en Ardenne.
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