Les pages qui suivent concernent:

— le Congo de Grand Papa ou celui de l’Etat Indépendant appartenant au Roi Léopold II
— le Congo de Papa, dit « Belge » et que l’on appelait « notre colonie ».

Tous les événements dont il est question dans ce livre PRECEDENT le 30 juin 1960, date à laquelle le Congo devient INDEPENDANT. Il a d’ailleurs depuis lors pris le nom de ZAÏRE.

On apprenait jadis dans les grandes écoles que le phénomène colonial comportait trois phases : une période de conquête suivie d’un régime d’occupation auquel succédait enfin la phase d’exploitation.

Dans ces lignes, nous ferons allusion à la conquête en rappelant l’œuvre et le nom des pionniers. L’occupation sera évoquée dans mes souvenirs de famille. Je parlerai plus longuement de l’exploitation en racontant mes expériences personnelles.

Mais que de vilains mots viennent d’être employés ! Nous voilà compromis dans l’opinion publique du jour. En effet, depuis 1960, qui ose encore déclarer devant les gens qu’il fut un colonial ?

Ceux qui ont eu le privilège de vivre outre-mer sont discrets. Du haut de la tribune des Nations-Unies, que de condamnations n’a-t-on pas lancées les concernant ?

La décolonisation a inculpé une foule de personnages innocents qui n’avaient commis d’autres crimes que celui d’avoir été :

— des missionnaires, des religieuses, des assistantes sociales
— des administrateurs, des agents territoriaux, des comptables
— des militaires ou des médecins
— des enseignants, des géologues, des botanistes
— des magistrats, des greffiers
— des planteurs ou des colons

Tout un peuple de gens considérés comme responsables des délais d’accession à l’Indépendance, de la manière dont elle s’est accomplie et des séquelles qui subsistent du « pari congolais ».