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Un siècle de sport à Bruxelles
Broché / 252 pages / édition de 1979
langue(s) : français
éditeur : Arts & Voyages
ISBN : 2801600288
EAN : 9782801600283
dimensions : 220 (h) x 152 (l) x 20 (ép) mm
poids : 388 grammes
DISPONIBLE
très bon état
9,95 EUR
référence : 1019346
Tous les prix incluent la TVA
Le sport a eu ses modes comme la mode a eu ses tenues de sport. Les idées, les événements, les goûts, les toquades évoluent ensemble pour finalement marquer une époque et inspirer ses illustrateurs. Lorsqu'on évoque le célèbre aérostier-photographe Nadar, qui vint émerveiller les Bruxellois et leur donner le frisson, on ne l'imagine pas en jeans et gros pull, mais habillé, au contraire, comme si, s'élevant vers le ciel, il y avait rendez-vous avec des notables. On était cérémonieux au siècle dernier. Les sportifs étaient persuadés de leur élégance lorsqu'ils se faufilaient dans des maillots rayés qui les assimilaient à des forçats en rupture de chaîne. Le passage d'une course vélocipédique devait avoir l'air d'un groupe de bagnards en fuite.

Il fut un temps où les robes des dames, fines à la taille et évasées dans le bas, balayaient le sol tandis que leurs chapeaux étaient des jardins botaniques que des moineaux irrévérencieux prenaient pour cible : il y avait là une sorte de sport aérien. Et plus anciennement encore, les femmes soucieuses de leur image de marque portaient capeline sur manteau flottant, afin d'aller, l'hiver, les mains dans un manchon de fourrure, patiner sur les étangs qui, à Bruxelles, accueillaient les sportifs du dimanche sur leurs éphémères miroirs de glace. Les messieurs glissaient en chapeau haut de forme, avec une chaîne de montre qui leur brinquebalait sur le ventre et dont ils ne se seraient pas séparés pour un empire, car selon la grosseur et la matière, or ou cuivre, elle était le symbole d'une réussite, si modeste fût-elle. On dressait des tentes en bordure de la patinoire, où l'on pouvait se réchauffer d'un café sur brasero et se refaire des forces avec des couques au beurre ou du cramique. Et l'on vit même se dérouler, sur la place des Palais, sous les fenêtres du Roi, des courses de traîneaux tirés par des chevaux fougueux et montés par des conducteurs de noble allure. C'était très chic. C'était le sport à l'état pur, c'est-à-dire sans autre profit que la notoriété, avec parfois, côté revers, un gros rhume — mais on avait déjà inventé le grog.

On tirait aussi beaucoup à l'arc, dans la plupart des parcs de la capitale, et l'on fréquentait volontiers des salles d'armes (la Salle De Bel eut ses heures de gloire) car les sports d'évocation chevaleresque étaient alors très estimés. On sait ce qu'il en est advenu un siècle plus tard : le coup de jarnac est devenu coup bas, le cordial d'après rencontre s'est transformé en stimulant avant le match, et le cadeau au vainqueur, qui était souvent un objet d'art, s'est mué en chèque bancaire, une partie sur le comptoir, l'autre dessous afin d'éviter l'arbitrage du fisc.

Au début du siècle, le public populaire s'intéressait beaucoup à la balle pelote, dite petite reine blanche. Maurice des Ombiaux a laissé des pages savoureuses là-dessus. Il y avait un ballodrome sur la plupart des places publiques de l'agglomération bruxelloise, que l'on voyait se ceinturer, le dimanche, de murs de toile — afin de protéger les recettes. A Schaerbeek, on disputait des tournois au square Riga, à la place de Helmet, avenue Voltaire, place Lehon, place Collignon, cette dernière étant traversée par le vicinal de Haecht, un tram à vapeur qui interrompait les parties et forçait le public à déménager... On adressait des "Hou ! Hou !" à un infortuné conducteur qui n'en pouvait mais... Et aussitôt après le passage de ce trublion sonore, fumeux et grinçant, on se précipitait vers les bancs afin d'y récupérer sa place dans la [...]
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