Le Monde tourne une page. Depuis le 18 décembre 1944 il était le journal de la rue des Italiens. Le voilà installé, rue Falguière, près de Montparnasse.
Nicolas Guilbert, illustrateur, et Bertrand Poirot-Delpech, chroniqueur au Monde, membre de l'Académie française, nous convient à une balade en noir et blanc dans cet endroit mythique où jour après jour, pendant quarante-six ans s'est élaborée l'alchimie du verbe, de l'encre et du papier. Etage par étage, service par service, Nicolas Guilbert croque d'un trait tendre et ironique un univers de feuilles, de fils, d'écrans, de lampes. On devine le journaliste, toujours présent, jamais montré, dissimulé derrière un rempart de livres, coincé dans un dédale de nouvelles empilées, de meubles encombrés, de murs où les papillons de la vie s'agitent sous forme de dessins, de cartes, d'extraits de presse, d'«affiches», de photos. De ce désordre savant, bourré de détails rigolos, naît un miracle quotidien : le flot s'ordonne et d'étranges machines roulent et déroulent un sérieux journal.
Bertrand Poirot-Delpech raconte, mémoire collective et souvenirs personnels mêlés, comment les lieux ont de l'esprit, comment les murs ont une histoire, comment l'écriture des écrivains de l'instant entretient avec un bureau, une pièce, une maison des rapports à la fois incertains et sûrs.
Publié sous l'égide de la Société des rédacteurs du Monde, ce livre n'offre pas de recettes, ne dévoile pas de secret de fabrication. Il veut simplement faire partager l'émotion de celui qui, le livre fermé, dit doucement : «Je me souviens.»
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