Collaborer et résister en même temps ? Ce que les historiens nous ont présenté comme impossible, Werner Rings découvre que c'était la règle dans l'Europe occupée par les Allemands.
Cet émigré allemand — engagé volontaire dans l'Armée française en 1939, devenu citoyen suisse — est arrivé à cette conclusion en procédant à la première étude comparative du comportement des pays européens soumis à la domination nazie. Il étudie aussi bien l'attitude des populations que celle des autorités, durant les années noires. Et il découvre partout qu'entre ces deux extrêmes (la résistance déterminée et la collaboration résolue) il existait un large espace intermédiaire où les choix les plus variés et les nuances les plus fines étaient possibles. Il décrit et définit les causes et les conséquences de ces choix et, en ce qui concerne la France, son recours à des archives inconnues, la comparaison qu'il fait avec les autres pays, permettent d'apporter de très nombreuses révélations.

Ce livre, récemment paru en Suisse et en Allemagne fédérale, a fait sensation. Il a été classé premier sur la liste trimestrielle des "dix meilleurs livres politiques", avant les derniers ouvrages de Henry Kissinger et d'Arnold J. Toynbee. Il est sur le point de sortir aux Etats-Unis, au Canada, en Grande-Bretagne et en Italie, notamment.

Il était bon qu'un historien étranger, mais dont la vie prouve l'engagement dans les combats de notre temps, apporte sur une période si controversée en France un regard neuf et lucide.