Souvent présentée comme l'une des communes "riches" de l'agglomération bruxelloise, Uccle est aussi l'une de celles où subsistent le plus d'espaces verts. Paradoxalement, ces deux qualificatifs sont aujourd'hui indissociables. Etrange époque en vérité qui nous amène à considérer un cadre de vie naturel (semi-naturel serait un terme plus exact) comme étant un luxe...

Néanmoins, en dépit de son aspect parfois encore agreste, il est difficile d'imaginer que, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, la commune d'Uccle fut longtemps une destination de villégiature voire de vacances pour les Bruxellois ! Difficile aussi d'imaginer qu'elle conserva son statut officiel de commune rurale jusqu'en 1953 ! C est précisément pour lui faciliter ce travail d'imagination que nous invitons le lecteur à arrêter pendant quelques instants la course de sa vie trépidante et à poser avec nous son regard sur un passé qui paraît à la fois si proche et si lointain. Il découvrira ou redécouvrira ainsi, au travers de photographies comparatives dévoilant les mêmes lieux à plusieurs dizaines d'années d'intervalle, le charme de ce qui sera demain une ville effervescente et qui hier encore n'était qu'un paisible village.

II ne faudrait cependant pas que la quiétude émanant de ces photographies anciennes nous fasse oublier que la vie de nos dieux n était pas facile tous les jours ! Le travail laissait peu de temps aux loisirs - guère nombreux au demeurant - et nombre de maladies, considérées bénignes aujourd'hui, avaient une issue souvent fatale. On se défiera donc d'une idéalisation créée par la seule magie de l'image.

Bien qu'ayant veillé minutieusement à l'exactitude de nos textes, nous n'avons nullement la prétention d'avoir fait œuvre d'historien. D'autres auteurs, infiniment plus compétents que nous, ont présenté Uccle de manière plus rigoureuse, plus documentée, parfois scientifique. Le lecteur désireux de consulter leurs ouvrages se référera à la bibliographie qu'il trouvera à la fin du présent volume.

Pour notre part, justement soucieux de nous affranchir des ouvrages auxquels nous faisions allusion voici quelques instants, nous nous sommes surtout attaché à offrir au lecteur une iconographie la plus inédite possible servie par une promenade menée sur un ton badin et faisant la part belle à l'anecdote.

Uccle se caractérise également par son vaste territoire. En conséquence, sauf à commettre bien des raccourcis et des omissions sacrilèges, les pages d'un seul volume ne suffiraient pas à en parcourir l'ensemble. C'est pourquoi il nous a semblé préférable de partager nos flâneries en quatre volumes. Nonobstant, comme on peut aisément le concevoir, il nous sera malheureusement impossible d'évoquer chaque coin et recoin d'Uccle au fil de ces pages. Ce qui ne nous empêche pas d'espérer que nombreux seront ceux qui, au cours de ces flâneries, retrouveront un parc, une rue, une maison où étaient restés accrochés quelques lambeaux d'une mémoire déchirée par la course effrénée du temps...