Le grand marché de l'étrange fait recette. Ses adeptes, issus de tous les horizons, se multiplient et tête baissée plongent dans ce monde de l'irrationnel à la recherche de certitudes.

Le paranormal est en train de devenir une économie florissante dont la croissance est inversement proportionnelle au moral des Français. Véritables profiteurs de la crise, les sorciers, voyants, marabouts, numérologues ou astrologues s'engraissent sur le désespoir des gens et accèdent à la reconnaissance sociale. Ces promoteurs du bizarre ont conquis les grands médias, éditent une vingtaine de journaux dont certains vendus à 100000 exemplaires.

Les voyantes apposent sur le porche de leurs immeubles des plaques de cuivre gravées. Les marabouts pratiquent le marketing direct. Des sorciers de tout poil participent aux recrutements dans les entreprises. Certains P.-D.G. leur confient la destinée de leurs nouveaux produits "bénis" par télécopieurs. D'autres encore préfèrent vendre des amulettes pour vaincre le sida.