Trouvera-t-on anachronique qu’au moment où les médicaments nouveaux font quotidiennement des miracles et où l’on pratique avec succès la greffe du cœur, un médecin préface un livre sur les « simples » ?

En fait, Gustave Mathieu vient à mon secours dès sa première page, lorsqu’il marque que « les médicaments chimiques ne doivent intervenir que dans les cas graves ; sinon, en les employant à tout propos, l’organisme humain s’habitue à leur action et, en cas de crise, ils n’agissent plus ».

Il est indiscutable que les meilleures armes sont à double tranchant. C’est pourquoi, sans crainte de paraître désuets ou rétrogrades, des médecins continuent à pratiquer la phytothérapie et que, dans les laboratoires de recherche, on multiplie les travaux pour explorer ou approfondir les propriétés thérapeutiques des plantes.

Sait-on qu’aux Etats-Unis, par exemple, la vente des plantes médicinales a quintuplé entre 1945 et 1955 et qu’elle continue à progresser régulièrement ?

Ce petit livre est bien fait. La première partie — Le dictionnaire des plantes — rassemble et présente les feuilles, les fleurs, les fruits, les racines, les écorces, dont les vertus sont connues depuis des millénaires. La seconde partie — La santé par les plantes — est écrite avec beaucoup de bon sens et de sagesse : pour chaque maladie, si Gustave Mathieu donne des formules et un mode d’emploi, il ne manque jamais de renvoyer au médecin dès que la fièvre ou quelque autre signe témoigne qu’il ne s’agit pas d’une simple indisposition passagère, mais bien d’un état pathologique pour lequel un diagnostic médical précis s’impose avant la continuation du traitement. Enfin, la troisième partie — La beauté par les plantes — contient un rappel (à côté de recettes et de conseils) des notions d’hygiène quotidienne trop souvent méconnues ou oubliées ; elle vaudra à l’auteur la reconnaissance de bien des femmes qui ne savaient pas à quel point l’éclat et le charme sont à leur portée et à peu de frais.