Recueillir et faire connaître les anciens dessins inédits et, en général, toute vue locale rare, et procurer ainsi aux Liégeois le plaisir de revoir quelques coins de leur ville natale aujourd'hui transformés, ou des monuments à jamais disparus, tel est l'objet et le but de cette publication.

Commencée par quelques livraisons à titre d'essai, elle a obtenu, dès le premier jour, l'appui de ces patriotes zélés chez lesquels rien n'a pu affaiblir l'amour du vieux pays: ceux-là ne manquent jamais de répondre à l'appel d'un concitoyen qui leur parle de Liège.

A ces anciens Liégeois sont venus s'adjoindre successivement et en nombre toujours croissant, des amateurs nouveaux ou d'abord ignorés, si bien qu'en comptant sur quelques retardataires encore, le moment peut être entrevu où les frais de la publication seront couverts, seul résultat matériel en cause.

De la part des collectionneurs, propriétaires des dessins originaux généralement obtenus non sans peines ni sacrifices, l'accueil a été aussi des plus encourageants: les uns spontanément, les autres à la première demande, tous avec la plus grande obligeance ont mis leurs portefeuilles au service du Vieux-Liège.

Dans ces conditions, un plan du recueil pouvait être tracé et présenté au public sans trop de risques de rester inexécuté. Le Vieux-Liège continuera donc à paraître par livraisons de quelques vues, dix planches formant une série. Puis viendra un double feuillet de texte expliquant la topographie. Quatre ou cinq séries formeront le volume. Une reliure spéciale sous forme de carton avec titre, sera mise en vente pour réunir le tout.

Il est à peine besoin de dire que ces vues ne sont nullement éditées pour l'art du dessin, pas plus que le texte ne vise à la littérature ou à l'histoire. Ici tout l'intérêt est dans le sujet, sur celui-ci seul devaient se porter tous les soins.

De ce côté, on aura peu de reproches à faire au recueil. Copiées sur les originaux au crayon, à la plume, au pinceau, exactement, crainte d'altérer la couleur locale, ces vues sont représentées avec leurs qualités et aussi avec leurs légers défauts, lesquels sont toutefois plus souvent apparents que réels; on peut copier un dessin, non refaire ce qu'on ne peut plus voir.

Quant au mode de reproduction, la phototypie était le seul procédé admissible pour une publication qui demandait deux conditions assez difficiles à concilier: un prix modeste joint à un tirage restreint; elle seule aussi permettait d'obtenir le fac-similé, point essentiel ici et qui devait lui faire donner la préférence.

Voici donc le Vieux-Liège rassemblé et publié. Fruit de dix années de recherches et de travail, composé d'éléments qu'il serait peut-être difficile de réunir de nouveau, il a paru, dans les conditions de publication sus-mentionnées, mériter d'être présenté aux Liégeois d'aujourd'hui.