Dès leur vivant, Joachim Le Patinier et son émule Henri Blés furent tenus par le public cultivé d’Europe pour des figures de proue. Ils atteignirent rapidement une prestigieuse renommée. Leurs tableaux étaient recherchés. L’apparition du premier en date des « paysagistes professionnels », pour employer la juste expression d’auteurs récents 1, fit une grande sensation. Albert Dürer qui la pressentait y applaudit. Il se lia bien vite avec Joachim. Aussitôt un élan souleva de terre une abondance de peintres de paysage. Nombre d’entre eux demeurent aujourd’hui fort appréciés.
La carrière de Joachim avait été foudroyante. Dès 1515, il était inscrit comme maître à la corporation d’Anvers. II y fut accueilli comme une valeur non seulement parmi l’élite des peintres mais aussi dans le milieu des écrivains et des penseurs. Six ans plus tard, c’est à lui que le pensionnaire de la municipalité d’Anvers commanda le tableau dont elle faisait présent à Dürer.
Henri Blés fut, dès le XVIe siècle, considéré comme son continuateur et son héritier spirituel. Il était né dans le même coin de Meuse. L’œuvre et le succès de Joachim ont incontestablement favorisé sa vocation. Lui aussi conçut le paysage comme nécessairement rocheux et pourvu de toutes les particularités visibles dans le site natal : grottes, [...]

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