Gabrielle-Louise-Ferdinande-Ghislaine Henrard naît à Louvain le 3 avril 1893 «par accident». C’est en effet dans cette ville où elle n’a aucune attache, que son père, officier d’artillerie, est en garnison.

Fille du colonel Henrard qui commandera en 1914-1918 les intervalles de Namur, et de Rosalie-Antoinette-Marie-Xavier Devaux, Gabrielle compte un frère - Maurice - son cadet de deux ans.

Namuroise par sa mère, elle quitte en 1897 Louvain pour Namur, ville où son père poursuit sa carrière militaire et assure les fonctions de professeur de mathématiques supérieures à l’école des Cadets.

Entourée de l’affection de sa famille maternelle qui la chérit tout particulièrement, elle y vit partagée entre «sa» bonne qu’elle aime comme sa mère et Madame Trouet, son institutrice à demeure qui lui tient lieu de tout enseignement jusqu’à onze ans.

Gabrielle mène une vie heureuse et facile dans Namur début de siècle, résidant successivement rue Bosret puis rue de l’indépendance, devenue rue Henri Lemaître par la suite.

Demi-pensionnaire chez les Soeurs de Notre-Dame dès onze ans, elle n’en sort que pour s’étourdir à son premier bal.

Fiancée à vingt ans - en 1913 - à Edgar Detry qu’elle a connu sur les courts de tennis car tous deux sont fervents de ce sport, l’avenir semble rose pour ce jeune et beau couple.

Très vite hélas, la première guerre mondiale s’annonce emportant dans les bombardements de Namur, en août 1914, son futur beau-père tué par un obus sur le pont de Sambre. Orphelin de mère à seize ans, Edgar perd là son unique soutien, n’ayant qu’une soeur cadette - Clotilde- déjà mariée.