1993, l’ex-Yougoslavie connaît une atroce guerre civile. L’ONU envoie des milliers de Casques bleus avec comme mission le maintien de la paix. Des Casques bleus, trop peu nombreux, venus d’horizons très différents et se demandant souvent quelle est leur mission : celle du commandant de la FORPRONU en Bosnie pouvant se résumer par Do something, general ! Cette guerre, voulue par une poignée de dirigeants assoiffés d’ambition et de pouvoir qui ont utilisé meurtres, exactions, épurations, contrôle des médias, fanatisme religieux, souvenirs d’un passé tumultueux et souvent cruel, a semé la haine entre les communautés bosniaques.

En relatant son expérience à la tête des Casques bleus en Bosnie, le lieutenant général Briquemont voudrait dire aux Bosniaques, à ceux du moins qui rêvent encore d’une Bosnie-Herzégovine multiethnique et tolérante, que la survie de celle-ci dépendra d’abord d’eux-mêmes. L’existence d’un Etat ne se décrète pas de l’extérieur. Un État n’est viable que si ses communautés acceptent de vivre ensemble quels que soient les drames et les conflits quelles ont connus dans le passé.