Sous le titre Archives photographiques namuroises, les éditions Studio Real Print proposent ici un cinquième album de photographies consacré à Namur durant les années soixante. Une fois de plus, l'éditeur a sollicité la collaboration de l'association qui a donné son nom à la collection.

Des fonds d'archives photographiques ont été explorés, livrant une iconographie riche et variée de ces années fameuses souvent qualifiées de golden sixties. Et, comme pour le tome IV de la série consacré à la décennie précédente, les auteurs ont eu à cœur de fournir un choix d'images susceptible d'illustrer à la fois le climat et l'ambiance de l'époque et d'évoquer différents aspects de la vie namuroise de ces années-là.

Durant les années soixante, la ville et sa proche banlieue connaissent des modifications spectaculaires à la suite de la construction de plusieurs édifices importants comme le grand magasin " A l'innovation ", la poste centrale ou des immeubles résidentiels à plusieurs étages sur les rives de la Meuse. Dans le même temps, la plaine de Jambes connaît une urbanisation rapide qui s'accompagne d'une disparition progressive des espaces cultivés par les maraîchers.

Les années soixante sont aussi celles qui ont vu s'affirmer partout le règne de l'automobile ; à Namur, si l'on en croit les photos présentées, le phénomène paraît cependant encore assez limité. Le terme de golden sixties est évidemment associé à la notion de société de consommation. Cette évolution du mode de vie se très voit clairement dans les clichés des magasins à grande surface avec leurs self services mais aussi dans l'apparition sur les palissades des chantiers ou les pignons des maisons des publicités de très grand format.

Les fêtes et les réjouissances populaires n'ont pas été oubliées : corsos fleuris, féeries de juillet, fêtes de Wallonie et fêtes dans les quartiers, avec, en point d'orgue, le combat des échasseurs mené sur le stade des jeux à la citadelle, devant un décor où l'ancienne porte de fer a été reconstitué.

Ces années sont encore celles de la jeunesse contestataire, celles de mai 68. A Namur, plusieurs groupes de jeunes ont connu de beaux jours et se réunissaient en des lieux, cafés ou autres, théâtres d'ardentes discussions. Dans le même temps se sont formés plusieurs groupes de jeunes musiciens influencés par les nouveaux courants venus d'Amérique.