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Terrils
par Collectif
Cartonné / 260 pages / édition de 1978
langue(s) : français
dimensions : 217 (h) x 298 (l) x 18 (ép) mm
poids : 1115 grammes
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En Wallonie, les responsables de la planification territoriale ont considéré jusqu'ici les terrils surtout comme une conséquence négative de l'activité des mines de charbon, et de ce fait ont eu tendance à les éliminer systématiquement dès que l'occasion se présentait. Aujourd'hui encore, les terrils sont souvent vus sous l'angle exclusivement économique, (d

Les populations directement concernées ne partagent pas cette façon de considérer les choses. Les mouvements pour la défense des terrils (2) enregistrent une faveur croissante et même quelque succès : classement des terrils de Flénu, aménagement du « Mont des Ecureuil » à Frameries, proposition de classement du Mont Heribu à Mons, projets pour le site de l'ancien charbonnage du Gouffre à Châtelineau.

Si les intérêts économiques en jeu, tels que l'exploitation du charbon résiduel, l'emploi par les cimenteries et l'utilisation pour le remblayage, ont été suffisament mis en lumière, tel n'est pas le cas pour les aspects écologiques et paysagers. De ce point de vue, l'apport des terrils est multiforme : ils augmentent les zones « naturelles » dans les régions à forte concentration industrielle, leur végétation latifeuillée contribue à la purification de l'air et à la rétention des particules de poussières ; ils offrent un refuge à la faune sauvage et freinent le vent. Boisé, le terril n'est plus un corps étranger ; il s'insère dans le paysage et l'enrichit ; la production forestière peut être exploitée même si elle ne doit pas atteindre une grande importance économique.

Plusieurs articles parus en 1975 et 1976 dans la presse nationale ont traité la question du reboisement des terrils en mettant en doute cette possibilité. Il apparaît pourtant évident que quiconque se donne la peine d'observer ou de se familiariser avec la littérature sur le sujet qu'il s'agit là d'un faux problème. La difficulté n'est pas celle de boiser les terrils mais des les considérer non dans l'optique d'une économie à court terme, mais dans celle d'un aménagement global qui tienne compte des exigences écologiques ainsi que de la qualité et du cadre de vie.

Pour les paysages bouleversés par un urbanisme chaotique, les terrils constituent à la fois un îlot de sûreté et un repère dans le territoire. Le paysage naturel du Hainaut et de la région de Charleroi en général est une succession de douces ondulations, de rideaux de végétation, de couleurs nuancées. C'est un paysage vulnérable. Un immeuble mal placé, une « maisonnette », peuvent gâcher le paysage dans un rayon de quelques kilomètres. La tendance à la deuxième résidence ou à la maison unifamiliale même très éloignée du centre de la localité favorise la « consommation » du paysage. Il est vain d'espérer corriger les fautes d'un développement désordonné par des démolitions ; il est toutefois facile de constater que les grandes masses des terrils, en accentuant le relief du paysage, permettent de compenser les défauts d'un urbanisme et d'une architecture trop souvent conçus sans aucune relation avec le paysage, sans aucun respect pour ses qualités esthétiques.
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