La déportation de travailleurs belges en Allemagne en 1916 est un phénomène encore mal connu. S'il le fut un peu après-guerre, ce fut par l’intermédiaire de souvenirs plus ou moins fidèles, que les défauts de la mémoire et le temps passant n'arrangeaient pas. Le journal de Léon Frérot échappe à ces écueils. Les événements sont pris sur le vif, écrits au jour le jour, et qui plus est, par quelqu'un qui avait des responsabilités dans le camp où il était prisonnier. C'est là toute la valeur et l’intérêt de ce témoignage pour l’histoire de ce triste épisode de la Guerre de 1914-1918 !

Mais ce n'est pas le seul mérite de ce document. Né et habitant à Biesme (Mettet), son auteur, Léon Frérot, fut prisonnier avec d'autres Biesmois - plus de 80 - dont il fut, pour certains, responsable. C'est dire si son récit fourmille de renseignements relatifs aux habitants de cette commune.

Et c'est tout un pan du passé de celle-ci qui surgit de l’ombre, mais qui faillit bien y rester. C'est, en effet, dans le bric-à-brac d'une caisse au contenu disparate, que lors d'une brocante, il fut tiré de l’oubli, voire de la destruction. Habent sua fata libelli !