Fort apprécié au début du Siècle pour son aspect sauvage et pittoresque, "Rouge-Cloître", site prestigieux aux portes de Bruxelles, évoque pour nous un lieu de rêve, de quiétude et de recueillement, décrit maintes fois par de nombreux artistes et écrivains. C'est aussi un haut lieu historique aux abords de la Forêt de Soignes où nous pouvons encore aujourd'hui y découvrir la vie de l'homme au cours des siècles passés.

En effet, comme l'ensemble du massif de la Forêt de Soignes, le site de "Rouge-Cloître", situé sur la Commune d'Auderghem, ne peut s'étudier sans tenir compte des profondes modifications dGes à la présence de l'homme au fil des siècles. Déjà au néolithique, il s'installait sur des buttes sablonneuses formant une clairière qui domine les sources, les ruisseaux ou des étangs. Mais les changements importants à "Rouge-Cloître" datent, sans contestations, du Moyen-âge, durant lequel le christianisme s'est répandu dans nos provinces et motive les gens au point de susciter de nombreuses vocations religieuses. Désirant favoriser ce courant de mysticisme qui se développe de toutes parts, les souverains offrent des terres de leurs domaines sur lesquelles s'érigent bientôt les abbayes, dont celle de "Rouge-Cloître" qui a Joué un grand rôle dans cette partie de la Forêt de Soignes. D'abord, à cause des défrichements réaliser pour cultiver la terre. Elle possède une grosse ferme autour de laquelle des zones déboisées s'élargissent. Les troupeaux pâturent dans les sous-bois ce qui provoque l'éclaircissement de la forêt. La vallée est barrée pour y créer des étangs qui fournissent du poisson en abondance, alimentés par les nombreuses sources et ruisseaux que nous connaissons.

Pour la construction des bâtiments, dont il ne reste plus grand chose à l'heure actuelle les moines exploitent de petites carrières dont le grès calcaire qui abonde à la base du sable bruxellien est extrait. Aujourd'hui on peut encore voir les traces de ces activités et les étangs qui font le charme de "Rouge-Cloître" sont des témoins privilégiés.

L'influence humaine de cette époque nous a laissé un site riche et diversifié, caractérisé par une nature qui émerveille le regard. Cet environnement merveilleux fut décrit en 192J par René Stevens et Louis Van Der Swaelmen dans un "Guide du promeneur dans la Forêt de Soignes". En parlant de l'étang dit "des pêcheurs", ils attirent notre attention sur un délicieux verger, qui s'étend en contre-bas de la digue qui retient les eaux de l'étang. Derrière une maisonnette ensoleillée, il nous parle d'un mur, construit à peu près à sec, c'est-à-dire presque sans mortier, par la superposition de moellons plats, de feuilles de grès calcareux, il est vieux, vieux comme l'abbaye. Il branle et se désagrège mais [...]