Après son remarquable “Merlin l’enchanteur”, Jean Markale poursuit sa propre quête des grands mythes culturels du Moyen-Age occidental avec le thème fameux du Graal.

“Puis apparaissait un graal, que tenait entre ses deux mains “une belle et gente demoiselle... Une si grande clarté s’épandit “dans la salle que les cierges pâlirent, comme les étoiles “ou la lune quand le soleil paraît.”

Cette étrange description, due au romancier du XIIe siècle Chrétien de Troyes, a projeté dans toute l’Europe le mythe du Graal.

Surtout connu à travers un opéra de Richard Wagner, qui en déforme les contours, le Graal a hanté bien des imaginations. Tour à tour écuelle, plateau, vase contenant le sang du Christ, pierre tombée du ciel, cet objet magique et divin demeure pour nous le mystère des mystères, la lumière inaccessible vers laquelle tendent toutes les énergies humaines.

Beaucoup de commentaires ont été faits sur le sujet. Mais sait-on qu’il y a différentes versions de la Quête du Graal, et que ces versions sont souvent contradictoires ? En fait, le Graal est un Objet Merveilleux dans lequel chacun peut enfermer le but de sa propre quête spirituelle.

Alors le Graal est-il un Trésor, comme l’ont pensé certains qui l’ont cherché dans la citadelle cathare de Monségur, dans la forêt de Brocéliande ou dans quelque abbaye de Grande-Bretagne ? Le Graal est-il la Grâce divine, comme l’ont pensé les cisterciens ? Le Graal est-il la Pierre Philosophale, comme l’ont pensé les hermétistes ? Le Graal est-il simplement un épisode de la légende du roi Arthur ? Nous ayant ainsi magistralement présenté ces versions de la Quête, Jean Markale nous montre pourquoi — récupéré par le christianisme — elle plonge ses racines dans la grande tradition celtique.