Depuis que les hommes font des cauchemars, ils ont rêvé de monstres. Ils ont dessiné ou sculpté leurs fantasmes ; ils ont même fini par leur donner l’apparence de la réalité. Des escrocs, d’habiles faussaires ou tout simplement des mystificateurs se sont alors mis de la partie, et ont vendu au poids de l’or aux amateurs et aux savants naïfs ces “caprices de la nature”... sortis de leurs propres mains.

Sirènes, chimères, centaures, yétis, hydres, dragons et serpents de mer, faux papillons, faux coquillages, faux fossiles, sanglier à pattes de canard, truite à fourrure des eaux froides..., les fantaisies les plus folles de l’imagination humaine ont été présentées en public, un jour ou l’autre, en chair et en os, en plumes ou en poils. Dans tous les muséums du monde, la chasse au dahut est ouverte toute l’année.

Mais les mobiles des faussaires ne sont pas si simples qu’il paraît : il semble même que ce soient leurs victimes qui demandent à être trompées. C’est au British Muséum que Peter Dance a entrepris ses premières recherches sur ce sujet insolite et il a dressé ce catalogue, scientifique et plein d’humour, des supercheries, escroqueries et mystifications dans le règne animal.