« Les problèmes du monde moderne coïncident avec une prise de consciencec'est que nous n’avons qu’une terre et qu'elle est inextensible. Et cependant, que voyons-nous?

Une démographie galopante, qu'accompagnent une croissance industrielle rapide, un développement démesuré de l’urbanisme, une augmentation sans frein de la mobilité;

il s’ensuit une exploitation croissante des ressources non renouvelables (combustibles fossiles, métaux non ferreux), une altération des sols et de leurfertilité, une détérioration des ressources renouvelables (eau, sols, produits végétaux et animaux) qui risquent de cesser d'être considérées comme telles.

Les problèmes d’encombrement affectent de plus en plus le moral des hommes encagés dans les villes comme dans un «zoo humain». La destruction des sites ou leur «embellaidissement», (...) porte atteinte au bonheur d’un grand nombre de citoyens, ne leur permettant plus de se retremper dans une nature équilibrée et harmonieuse».

P. Duvigneaud, La synthèse écologique, Edition Doin, Paris, 1974

Ces deux paragraphes sont extraits de la préface du remarquable livre de Paul Duvigneaud. Rappelons que c’est dans cet ouvrage qu'il définit les principes de base de l’écologie moderne. Ce livre, édité il y a plus de trente ans, reste pourtant d’une cruelle actualité. Bien avant l’avènement du concept de développement durable, Paul Duvigneaud y évoque la nécessité impérative d'un modèle économique et d’un mode de vie qui fonctionnent en équilibre avec la nature qui nous entoure.

Pour les villes en particulier, il défend la nécessité d'intégrer urbanisme et nature afin de conserver un cadre de vie agréable, humain et écologiquement viable. Nous nous inscrivons totalement dans cette vision et espérons que ce livre sur la nature insolite à Bruxelles pourra contribuer, à notre petite échelle, à faire partager le principe de l’écologie urbaine aux citadins bruxellois.

Bruxelles est aujourd'hui l’une des capitales les plus vertes d'Europe. Il est de notre intérêt, mais aussi de notre responsabilité à tous, qu’il en soit encore ainsi dans l’avenir.