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Arlon la Militaire
Broché / 134 pages / édition de 2016
langue(s) : français
éditeur : Demdel
ISBN : 2875491350
EAN : 9782875491350
dimensions : 296 (h) x 210 (l) x 9 (ép) mm
poids : 555 grammes
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Dans le petit monde, mais où chacun se connaît, des passionnés de l’histoire militaire de notre pays et des traditions de notre armée, le nom de Jacques Champagne est depuis quarante ans une garantie de sérieux dans la recherche documentaire et de clarté dans l’exposition. C’est sans aucun doute parce que l’on ne fait bien que ce l’on aime et qu’il faut à l’historien une dose de ce « petit quelque chose » supplémentaire qu’est le profond enracinement dans le terroir et la volonté de transmettre aux nouvelles générations une description fidèle du passé. Il y a déjà quarante ans — ah, que le temps passe vite — que Jacques Champagne publiait la plaquette Arlon, cité militaire, première ébauche de ce nouveau titre Arlon la Militaire, dont le titre sonne un peu comme un appel de clairon, comme une affirmation voire un défi à des remaniements en cascade récents.

Considérablement remanié, enrichi d’une iconographie remarquablement soignée, il nous donne une peinture très vivante « de ce temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître », celle d’une ville qui vivait pour et par la présence militaire, sentinelle un peu perdue, isolée aux confins de la Belgique. Est-il besoin de dire qu’il plaira autant aux adeptes d’une saine histoire locale et régionale qu’aux nostalgiques de ce que fut « notre » armée, celle dans laquelle toute une jeunesse, quels que soient son régime linguistique ou ses origines sociales, consacrait, plus souvent bon gré que mal gré, ses plus belles années.

Pour combien de paisibles villageois du tournant du siècle passé, faire son service à Arlon, dans cette unité plongeant ses racines dans le terroir luxembourgeois qu’était le 10e de Ligne, c’était connaître la ville, voire la grande ville où « les bras ballants d’vant les monuments », on refaisait sans cesse, en gros gants de coton blanc, le périple dominical des « belles rues » en admirant au passage le néo-gothique Palais de Justice. Que sera-ce quand, se combinant au recrutement régional, la « défense aux frontières » verra naître à Arlon les Chasseurs Ardennais, doublement fils du pays, mais les verra aussi mourir à Bodange, à Chabrehez ou dans les maquis d’Ardenne? Après 1945, Arlon-la-Lorraine devient Arlon-la-Belge, une ville et toute une région où année après année des hommes aux épaules ornées de rubans blancs, verts, rouges, bleus, qu’ils proviennent des calmes bords des canaux de Flandre ou des corons du Pays Noir, ont découvert une topographie hier encore inconnue : Callemeyn, Bastin, Passage Matador, Passage Pershing, Bois des Cyclistes, Corne du Bois des Pendus, et d’étranges et sommaires maisons, vides d’habitants, mais qu’il fallait soit conquérir, soit défendre...

« Tu as reçu tes papiers ? Tu vas où ? Arlon. Et déjà une certaine commisération se peignait sur la face du camarade d’études ou de travail. C’est qu’Arlon, c’était diantrement loin. L’hiver y était froid, l’été torride. Dans le cercle familial, ceux qui y avaient déjà servi, multipliaient les anecdotes : les gardes à Lagland, là où une baïonnette était tellement piquetée de rouille en une seule nuit de brouillard humide qu’il fallait des débauches d’huile de bras pour la rendre présentable à l’inspection; le rationnement d’eau à [...]
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