Anto-Carte fait partie de la génération d'artistes d'entre les deux guerres. En Belgique, cette période recense un grand nombre de tendances divergentes. Elle se situe au lendemain d'une époque fastueuse qui avait fait de Bruxelles un centre d’une intense activité artistique, ainsi qu'une terre d'élection pour un renouveau plastique.

La guerre va ruiner et bouleverser le pays. Elle entraînera de brutaux changements sociaux et signifiera un sérieux ralentissement.

Ce désarroi affecte les artistes qui affirment cette nouvelle sensibilité dans leur création. Certains émigrent en Angleterre (Constant Permeke) ou en Hollande (Frits Van den Berghe, Gustave De Smet) et y subissent de fécondes influences. D'autres restent sur place et se regroupent autour des salons, des expositions ou des réunions.

La Belgique se profile comme un centre qui a son génie propre et où se chevauchent des tendances aussi divergentes que le Fauvisme brabançon, l'Expressionnisme flamand, le Cubisme, le Symbolisme, la Plastique pure...

En Wallonie, Anto-Carte, Louis Buisseret se regroupent, sous l'égide de Léon Eeckman, derrière la bannière de Nervia et s'opposent au modernisme à tout prix. Ils s'inscrivent dans la lignée des peintres hennuyers qui, depuis Constantin Meunier, s'affirment à travers un art humaniste et social.

Par ce lien avec la tradition, Anto-Carte jouera un rôle important après la Seconde Guerre mondiale qui fut encore plus dévastatrice que la première. Il assure une continuation grâce à laquelle la culture reprend plus facilement racine.