De tout temps, les hommes ont eu recours à des symboles pour affirmer leur particularité par rapport à d'autres. Ils ont usé, pour ce faire, de plusieurs moyens, toujours les mêmes au fil des millénaires. Ce sont des gestes de la main pour saluer ou prêter serment, voire pour menacer ou défier ; des hymnes ou des musiques martiales, chantées ou jouées ; des monuments tels que des arcs de triomphe, des temples ou des églises, mais aussi des objets de moindres dimensions, plus aisés à réaliser, à montrer, à brandir, à transporter : vêtements d’apparat, sceptres, décorations, mâts totémiques, bannières et drapeaux.

Ces derniers ont toujours joui d’une faveur particulière. Non seulement parce qu’ils sont simples à fabriquer et partant à multiplier, mais encore parce qu’ils émergent des foules et sont visibles de loin. Agités par le vent, ils semblent doués d’une vie propre. Le spectacle de drapeaux multicolores se détachant sur le ciel laisse peu de gens indifférents.

Les marins et les militaires en ont fait grand usage, à toutes les époques, comme signe de ralliement ou d’identification. Les conquérants prenaient possession des terres nouvelles en y plantant la bannière de leur souverain. Aujourd’hui, comme hier, le vainqueur célèbre sa victoire en amenant le drapeau du vaincu pour le remplacer par le sien.