Depuis sa création en 1975, le GTF asbl organise chaque année plusieurs voyages en train spécial sur le réseau belge. A l’époque de sa fondation, il offrait en fait une structure juridique à une initiative qui avait pris naissance en 1971, si bien que l’année 1989 a constitué la dix-huitième ’’saison” d’existence de cette activité.

Notre Association s’est notamment fait une spécialité de conduire ses membres sur toutes les lignes de chemin de fer belges encore praticables, où le trafic des voyageurs a été supprimé. Chaque excursion, le plus souvent assurée par autorail spécial, offre ainsi un aspect d’archéologie industrielle assez prisé, notamment par de nombreux photographes qui nous accompagnent, à l’affût de l’ancien site ferroviaire, de l’ancienne gare ou de tout autre témoignage d’un passé encore proche...

Nous ne sommes pourtant pas ’’passéistes” : loin d’être nostalgiques d’une époque révolue et à la mesure d’une association entièrement animée par des personnes bénévoles, nous voulons aussi soutenir le chemin de fer dans ses efforts d’adaptation au futur grand marché européen et même au XXIe siècle : nous ne dédaignons pas les lignes modernes de la SNCB, que nous parcourons avec un public plus large, notamment pour démontrer que le tourisme ferroviaire d’un jour peut être populaire, et constitue un marché à ne pas dédaigner.

La publication de ce numéro spécial de notre revue périodique ”Trans-Fer” constitue une première, dans la mesure où nous le consacrons entièrement aux voyages que nous avons mis sur pied au cours de l’année 1989. Nous ne nous y bornons cependant pas à un reportage écrit et photographique de chaque excursion. Les lignes que nous avons parcourues sont l’objet d’une étude technique documentée et fouillée : elle expose leur situation actuelle, les particularités de leur tracé et de leur exploitation, et leurs perspectives d’avenir. Ainsi, l’année 1989 nous a notamment permis de fréquenter quatre points frontières secondaires du réseau belge : trois d’entre eux sont affectés au trafic avec la France et le quatrième, celui avec l’Allemagne. Pour chacun d’eux, nous publions notamment les dispositions essentielles de l’arrangement bilatéral qui organise son exploitation internationale.

En 1989, notre politique d’excursions s’est articulée autour de trois axes. Nous avons tout d’abord organisé une série de voyages ’’d’archéologie industrielle” sur des lignes aujourd’hui à exploitation simplifiée et dont les perspectives d’avenir sont diverses : nous avons ainsi sillonné la région de Coudrai et de La Panne, le Borinage et le Valenciennois, et nous avons visité la section frontière de la ligne Namur - Mézières-Charleville. La visite de l’atelier de traction d’Anvers-Dam nous a permis de découvrir l’un des derniers ’’grands” dépôts diesel belges, et de saluer les locomotives série 59, arrivées au terme de leur carrière. Un second type d’excursions était destiné au ’’grand public”, afin de promouvoir l’idée d’un chemin de fer au service d’un tourisme ”de proximité” : telle fut notre perspective lors de la mise sur pied de nos trains "Haute-Meuse-Express”, ’’Bastogne” ou "Le Fagnard”, voire de nos organisations pour le compte de tiers vers Mariembourg et le Chemin de Fer à Vapeur des T rois Vallées. Enfin, voici quelques années déjà que nous proposons une excursion de quelques jours à l’étranger : en 1989, nous visitions la Bavière ferroviaire. Ce déplacement a inspiré le doyen des membres actifs de notre Association : nous sommes heureux de publier sa contribution dans le corps de ce numéro.

Nous espérons que cette édition rétrospective de nos déplacements de 1989 intéressera nos lecteurs : nous l’avons voulue très abondamment documentée et illustrée, grâce à l’empressement de nos amis rédacteurs, documentalistes, organisateurs et photographes Paul Auguste, Francis Beckers, André Braive, Félix Braive, Jacques Braive, Georges Close, Christian Dosogne, Jean Evrard, Jacques Ferrière, Michel Georis, Jean Laterre, Jean Renard et Michel Van Ussel. Qu’ils trouvent ici l’expression de notre cordiale reconnaissance, de même que les cheminots de tout grade qui n’ont pas ménagé leur temps et leur peine pour la réussite de chacune de nos excursions.

Cette plaquette est-elle la tête d’une série de Trans-Fer ’’rétrospectifs” ? Son succès en dépendra. Nous la dédions quant à nous à tous ceux de nos membres qui, le plus souvent dans l’ombre et la discrétion, offrent leur enthousiasme, leur dynamisme et leur temps pour la pleine réussite de déplacements en groupe où la détente et la bonne humeur n’ont jamais fait défaut.