Nos rues portent des noms. Ceux-ci leur ont été donnés pour qu’il fût possible de les repérer sans peine. C’est la raison essentielle de leurs dénominations particulières : une raison d’utilité donc, de quasi-nécessité.
D’aucuns nous objecteront que les cités champignons du nouveau monde se passent fort bien de pareils noms, que les avenues y sont désignées par des numéros. Soit. La topographie d’agglomérations plus ou moins récentes, conçues d’après des plans pré-établis, l’absence d’histoire et de traditions justifient, là-bas, un numérotage dépourvu de pittoresque. Il n’en va pas de même sur notre vieux continent où les artères serpentent souvent comme des ruisseaux, où le passé, chargé de souvenirs, demeure vivant. Chez nous, pas de numéros : des noms. Nos populations tiennent aux noms de leurs rues presque autant que les individus à leur nom de famille. Chaque fois que, sans motif majeur, les communes ont modifié les dénominations en usage, ce fut la levée de boucliers.
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