Nul ne pouvant se mettre en possession d’une charge, le titulaire d’un office ou d’un bénéfice doit être désigné par l’autorité compétente. Toute promotion exige donc d’abord désignation de la personne à investir dont un des quatre procédés reconnus par le droit canonique est l’élection faite par la collectivité.

On peut définir l’élection : la désignation régulière, faite par ceux qui ont droit de suffrage à cet effet, d’une personne idoine à remplir un office ecclésiastique vacant, désignation soumise à la ratificaton de l’élu et la confirmation de l’autorité compétente. (R. Naz, Dictionnaire de droit canonique, tome 5e, Paris VI, 1953, col. 237.)

Le mode de provision qu’est l’élection est caractérisé par le fait que l’élu est choisi par une collectivité et non par des autorités individuelles.

Le texte de la règle de saint Benoît, observée par les cisterciens, montre que l’élection ne confère pas le pouvoir. La communauté présente un nom à l’évêque ou aux abbés voisins (nous verrons que le pouvoir est attribué à l’abbé du Jardinet par les abbés commissionnés par l’abbé de Cîteaux) qui établissent l’abbé dans sa fonction s’ils approuvent l’élection, c’est-à-dire le choix de la communauté. (La règle de Saint Benoît, traduite et annotée par dom Augustin Savaton, Lille, 1950, pp. 155-158.)

La même règle ne précise pas les modes d’élection, mais parle soit d’une élection unanime, soit d’un choix présenté par la senior pars de la communauté.