Autres temps, autres mœurs. A la fin du dix-huitième siècle et au cours du dix-neuvième, vous rencontriez, au détour d'une rue, des chamoiseur, cirier, couvreur de paille, fabricant de thuiles (sic), faiseur de boutons ou de bas, fileur en laines ou fileuse au fin, liquoriste, manderlier (vannier), marchand de houille, peigneur de laines, porteur de sables, salinier ou tamiseur.

Leur publicité, ils l'assurent de bouche à oreille, par les annonces dans les hebdomadaires ou grâce à des cartes dites " porcelaine " en raison de leur ressemblance avec les motifs produits par des ateliers aussi
prestigieux que ceux de Limoges ou de Delft. Gravures aussi jolies qu'éphémères (de 1840 à 1865 environ).

L'originalité du message transpire de la lecture des factures illustrées de splendides reproductions d'usines surmontées de cheminées crachant de l'épaisse fumée, les médailles obtenues dans des salons belges et étrangers, l'emploi savoureux du wallon. La veuve Quinot se dit imbattable sur les délais de livraison de son imprimerie, " El maiso qui fourni les commandes co pu râde qu'el vint ", Orthographe d'époque, 1927.
Replongez-vous dans ce passé à la fois proche et lointain et tentez d'imaginer ce que devaient représenter comme difficultés la prise de décision, le déplacement, le coût et la présence des intéressés aux expositions nationales ou internationales.

Cerise sur le gâteau, l'évocation de la vie au début du vingtième siècle par une Aclote bientôt centenaire dont est respecté l'anonymat.

Enfin, en tête de chapitre, un proverbe imagé atteste de la réalité quotidienne des acteurs de terrain. " Il y a plus de fous acheteurs que de fous vendeurs ", " Dieu lui-même a besoin de cloches ", " Sue et tu seras sauvé ".

C'est en hommage à ces pionniers du commerce contemporain que cet inlassable fouineur qu’est Jean VANDENDRIES dédie cet ouvrage.