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Chronique des pauvres gens
« La condition ouvrière du 16e au 20e siècle dans la région du Centre »
Broché / 196 pages / édition de 1981
langue(s) : français
dimensions : 240 (h) x 207 (l) x 12 (ép) mm
poids : 555 grammes
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Que je l’aime ce livre-là !

Et Dieu sait si j’en ai lu, si j'en lis toujours, des livres !

Pourquoi cette espèce de tendresse et d'enthousiasme spontané ? Réponse : d’abord parce que je connais Georges Place et que je crois le connaître bien. Et je dis que sa définition première est celle-ci : un homme de bonne volonté ; quelqu’un qui ne se contente pas de travailler pour vivre, mais qui pense aux autres et au bien commun. Péguy disait qu’au fond l'humanité se divise en deux groupes. D'un côté ceux qui ne se préoccupent que de leur aisance et de leurs plaisirs ; il appelait ça « la mer morte ». Et de l’autre ceux qui pensent, au moins un peu, à autre chose qu’à leurs avantages personnels. Mon ami Georges Place est de ceux qui se battent pour autrui.

Deuxième raison : la race d'où il sort, Georges Place. On ne peut pas lire sans un serrement de cœur, à la page 11 du présent ouvrage, ces quelques lignes très simples mais pathétiques : l’arrière-grand-père de Georges Place, sabotier à l'origine, puis mineur « fut tué » dans « la fosse », la même fosse où son fils - le grand-père - descendit « à l’âge de sept ans » pour y travailler « quarante-quatre ans ». Il a de qui tenir, Georges Place. Ces oubliés, ces sacrifiés, il leur appartient par toutes ses fibres.

Troisième raison. Parce que cette étude va dans le sens d’une méthode historique, somme toute assez récente, et qui est d’un grand prix : l’attention portée à de tels groupes sociaux précis, et vus de près, du plus près possible, au cours de ce qu’on nomme l’HIstoire. Elle est faite de cela, au vrai, /’Histoire, cette Histoire qu’on a habitué des générations à ne voir que sous l'aspect des batailles et des aventures dynastiques. Le soubassement, le tuf, la réalité fondamentale de tous ces récits grandioses, ce n’est pas autre chose que la chair des hommes sans nom, des hommes sans voix ; pas autre chose que la domestication des humbles, de l’exploitation des pauvres. Déjà, voilà plus d’un siècle, Hugo réclamait que l’Histoire « entrât dans la voie des aveux » et parlait un peu de la « cariatide ». Le festin des possédants, les bagarres de princes, se déroulent au-dessus des immenses foules qui portent sur les épaules ces festoyeurs. Enfin, en fin, en Histoire, un regard sur les hommes du dessous sur le dos desquels tout se passe. Faut-il rappeler que Voltaire, avec un prodigieux cynisme, déclarait qu’un pays bien organisé est celui où « le petit nombre fait travailler le grand nombre, est nourri par lui (sic) et le gouverne ».
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