Si d'aventure, en 1938, un voyageur s'avisait de faire halte à Jodoigne, il pouvait descendre du train de la ligne Namur-Tirlemont à la gare du chemin de fer, rue de septembre. Pour traverser la pittoresque petite cité dont les commerces s'avéraient beaucoup plus nombreux et variés à cette époque qu'aujourd'hui1, point n'était besoin qu'il se fatiguât en une longue marche : les tramways vicinaux venus du dépôt tout proche l'attendaient pour un transit est-ouest dans la ville par l'avenue des Commandants Borlée, le carrefour du "Cheval blanc", la place de la Victoire et le pont de Saint-Lambert. Après la station de Saint Lambert, ces trams gagnaient la campagne derrière la rue du Piroy,par la Maladrerie, avant de filer dans les champs vers Gembloux, Chastre, Wavre, Vossem (et de là Bruxelles) ou Louvain.

Le chemin de fer, les lignes du vicinal, les deux chaussées, permettaient donc une liaison facile et fréquente avec l'extérieur; mais la gare du chemin de fer, le dépôt du vicinal, le carrefour du "Cheval blanc" (actuellement "Le rétro") constituaient aussi en temps de guerre autant de cibles potentielles d'un évident intérêt stratégique.

La population totale de la ville s'élève à 4.132 habitants en 1938, 4.137 en 1939; ils occupent respectivement 1.367 et 1.376 maisons particulières2.

Cette population n'a pas modifié ses habitudes électorales à l'occasion des élections communales du 16 octobre 1938 : le notaire libéral Emile Chariot a été réélu et continue ses fonctions de bourgmestre.