L'Année des Transports publics entre déjà dans son cinquième mois. C'est à ce moment cependant qu'elle prend toute sa valeur d'évocation. La SNCB célèbre ce 5 mai le cent cinquantième anniversaire du premier voyage public en train sur le continent, et le cinquantenaire de son premier trajet en traction électrique. Si j'ajoute à cela le centenaire des chemins de fer vicinaux, celui de l'Union internationale des Transports publics et celui de l'Association internationale du Congrès du Chemin de Fer, vous conviendrez que le thème des transports publics ne pouvait trouver meilleur millésime que 1985.

La grande exposition montée au Palais des Beaux-Arts n'est pas seulement la manifestation anniversaire par excellence. Elle évoque certes un long cheminement, fait de recherche, de progrès, de collaboration permanente avec le monde économique et social, mais elle n'y met pas un point d'orgue. Elle exprime au contraire la volonté résolue de la SNCB de poursuivre, de signer un nouveau bail, d'entrer de plain pied dans l'avenir.

Réalité quotidienne pour bon nombre de nos compatriotes, le chemin de fer a sans doute perdu l'aura poétique et parfois héroïque que lui conférait la vapeur. Pourtant, il inspire toujours les artistes, attire les nostalgiques, passionne les modélistes, et peut trouver dans la génération montante un écho vibrant qu'il suffit de solliciter pour comprendre que le transport public ’ jouera encore demain un rôle de premier plan.

La vision du chemin de fer à travers ces différents prismes trouvera, j'en suis sûr, une résonnance profonde dans l'esprit d'un public vaste et sans doute amusé. Je souhaite que les visiteurs y voient un signe du dynamisme qui, plus que jamais, animera notre action en faveur de la collectivité. J'attends aussi que ce voyage dans le passé, le présent et le futur ferroviaires soit la clé d'un réel rapprochement, d'une intimité accrue entre le public et ceux qui se mettent à son service, car cette relation étroite sera la pierre d'angle d'un essor nouveau du transport public.