On est d’autant plus attaché à son pays qu’on a de plus nombreuses raisons de l’aimer, de s’y sentir en quelque sorte solidaire des générations disparues.

Mais pour aimer le sol natal, il faut le connaître.

Le but de cet ouvrage est de jeter un peu de lumière sur le passé de notre bonne ville; de rappeler ses antécédents, son aspect, les principaux faits dont elle a été le théâtre, les luttes soutenues pour la conquête des privilèges dont nos aïeux étaient si jaloux, d’indiquer l’origine des monuments anciens, de résumer la biographie des hommes remarquables dont la mémoire mérite de survivre, de dépeindre les mœurs, les habitudes de jadis, de parler des industries disparues, en un mot, de tenter de replacer les Hutois, par des visions évocatrices, dans le milieu, physique et moral, où leurs aïeux ont vécu, de parer ainsi leur berceau de la poésie des souvenirs et aussi de leur orgueil, car il est des souvenirs dont on peut, dont on doit être fiers et qui sont des exemples, des leçons, des vertus à imiter.

Si les modestes notes qui font l’objet de cet ouvrage amènent ceux à qui il est destiné à trouver un plaisir intime à revivre le passé de leur ville, à s’intéresser aux coins vétustes des vieilles rues, à sentir un peu d’âme sortir des pierres séculaires des monuments anciens, à rêver aux récits des événements de l’histoire locale, à faire naître le légitime désir d’imiter ceux des Hutois qui se sont distingués et dont il est juste d’honorer le souvenir, si, en un mot, ces pages réussissent à faire aimer un peu mieux l’autrefois du coin de terre patríale où ils sont nés, notre but aura été atteint.