Ces dernières années, on m’a souvent demandé si il y avait encore quelque chose de nouveau à découvrir au sujet de la bataille des Ardennes. On m’a aussi souvent posé la question de savoir si nous avions des témoignages de vétérans allemands et si nous possédions des documents d’origine allemande. On constate effectivement que trop »peu de documents allemands ont été traduits en Français.

Aussi, c’est avec une grande satisfaction et beaucoup de plaisir que j’ai pris connaissance de l’excellente étude réalisée par Luc Nollomont, le secrétaire trésorier du Cercle d’Histoire et d’Archéologie SEGNIA, relative à l’histoire, peu connue en Belgique, de la 560. Volks grenadier-division.

A partir des interviews des généraux majors Rudolf Bader et Rudolf Langhäuser réalisées en captivité peu de temps après la guerre, l’auteur s’est livré à un remarquable travail d’historien en recoupant et en comparant les récits allemands avec de très nombreux documents émis par les Américains. De plus, grâce à sa parfaite connaissance du terrain, l’auteur a pu localiser de façon précise les différents combats et événements qui caractérisèrent la bataille des Ardennes dans cette région.

Les deux généraux allemands décrivent les difficultés et les faiblesses de cette VGD. constituée d’éléments disparates manquant d’expérience au combat. Cette unité à mobilité restreinte et dotée d’un matériel insuffisant fut soumise à l’attrition d’un mois de durs combats pratiquement sans renfort ni soutien logistique.

Cette étude détaillée nous informe bien sur l’organisation et le fonctionnement des unités allemandes ainsi que sur le comportement de ses soldats.

Suivant le mode de commandement centralisé allemand, la 560. VGD. reçut, tout au cours de la bataille, des ordres détaillés du LVI1I. Panzer Korps.

Le 16 décembre, jour de l’attaque générale, une partie importante de la 560. VGD. se déplaçait toujours vers le front soit à pied, soit en train. Encadrée par de rapides divisions blindées, la 560. VGD. occupait la zone intermédiaire en se déplaçant à pied, en livrant des combats acharnés sur un terrain difficile et dans des conditions atmosphériques hivernales. Elle subissait en plus un important harcèlement de l’artillerie américaine.

Arrivée à son avance extrême, la VGD. dut effectuer des combats défensifs avec de lourdes pertes et, presque exsangue, dut participer à la retraite ordonnée des forces allemandes du saillant des Ardennes.

En historien averti, soixante ans après les événements, Luc Nollomont nous livre une remarquable étude relative à cette division de «chair à canon» que Hitler lança dans cette effroyable offensive des Ardennes. Que l’auteur de cet intéressant travail soit vivement remercié de nous avoir ainsi montré que la guerre est toujours une chose horrible pour tous les participants, qu’ils soient combattants ou civils.