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Europalia 80 / Belgique 150 België
par Collectif
Broché / 120 pages / édition de 1980
langue(s) : français, néerlandais
éditeur : Europalia
dimensions : 305 (h) x 215 (l) x 10 (ép) mm
poids : 835 grammes
DISPONIBLE
très bon état
avec jeu de l'oie
17,95 EUR
référence : 1012236
Tous les prix incluent la TVA
La Belgique n’est pas une nation. Heureusement. Elle est un espace géographique habité où les conditions de la vie sociale sont réglées par la loi. Pays de Droit donc, qui garantit les libertés de chacun et auquel chacun, chez nous, quoiqu’il paraisse, se sent profondément lié. Haute tradition morale respectée de tous depuis toujours. La Belgique a évité ainsi la violence (et surtout la violence sociale) qui a ensanglanté tant de grands pays fiers d’être des nations. Heureux habitants qui ne sont pas assourdis de sonneries de clairons et obligés de marcher au pas. Heureux aussi les artistes de Belgique qui ne sont pas accablés (et liés) par les bienfaits de l’Etat. Leur regard va droit à l’essentiel. Et l’essentiel n’est pas le chant des Déroulède, c’est la vie de tous les jours avec ses illusions, ses rêves, ses angoisses et ses joies. A bas les abstractions, les systèmes! Qu’est-ce qui compte? On rit, on pleure, on a peur, ou on espère. On espère quoi? Quelque chose de bleu et d’un peu brumeux comme la lumière de chez nous, quelque chose d’indéfinissable qui est là, comme à portée de main mais qu’on ne parvient jamais à toucher.

Notre peinture par exemple est une immense tentative de découvrir les secrets du monde en regardant ce qui nous entoure en essayant de s’approcher si près des choses que nous apprenions enfin ce qu’elles sont. Ainsi Bruegel vers 1560 nous révèle la joie de manger et l’horreur de mourir. L’événement, dans ses tableaux, nous attaque brutalement, sans détour, sans commentaire, sans démonstration. Le destin de l’homme ce sont les incendies, les massacres, ou cette joie indicible du printemps que Bruegel nous montre au bord de la mer au loin, dans ces villes roses blotties entre des montagnes bleues. Et tous les artistes de chez nous ont eu les mêmes espoirs et les mêmes angoisses. Et ceux d’aujourd’hui encore. Même parmi les plus jeunes. Tel Panamarenko, le créateur de machines volantes. Mais à la différence de Dédale qui échappe du labyrinthe en s’envolant, Panamarenko s’émerveille des nervures et de la courbe d’une aile et il nous donne les clefs du monde en modelant cette aile avec des bouts de fil de ter et du papier fragile. Son espérance est donc l’aile elle-même et non le vol.


België is geen natie. Gelukkig maar. Het is een bewoonde geografische ruimte, waar de voorwaarden van sociaal verkeer geregeld worden door de wet. Rechtstaat dus, die de vrijheden van eenieder waarborgt en waar elkeen ten onzent hoe dan ook, zich innig mee verbonden voelt.

Zo wil het een hoge morele traditie, door allen geëerd. Aldus ontweek België het geweld (met name het sociale geweld) dat zoveel fiere naties heeft geteisterd. Gelukkige bewoners die niet door klaroengeschal worden verdoofd of verplicht worden in de pas te lopen. Gelukkig ook de kunstenaars in België die niet overrompeld- (en gebonden) worden door de weldaden van de Staat. Hun blik peilt rechtstreeks de essentie. En de essentie is het leven dag-in-dag-uit met zijn illusies, zijn dromen, zijn angsten en zijn vreugden. Weg met abstracties en systemen! Wat is er van belang? Men lacht, of weent, of vreest; of hoopt. Waar hoopt men op? Op iets blauws en ietwat wazigs, gelijk het licht bij ons, iets ondefinieerbaars dat er nochtans is, alsof in handbereik maar dat niemand ooit aanraken kan.

Onze schilderkunst, bijvoorbeeld, is een geweldige poging om de geheimen van de wereld te doorgronden door te kijken naar wat ons omgeeft en te trachten zo dicht mogelijk de dingen te naderen, teneinde hun ware identiteit te ontdekken. Zo onthult Bruegel ons circa 1560 de geneugten des tafels en het afgrijzen voor de dood. De gebeurtenis in zijn schilderijen, overvalt ons brutaalweg, zonder omwegen, zonder commentaar, zonder demonstratie. Het mensenlot is niets dan moord en brand of soms die onmerkbare vreugde wanneer de lente ontluikt aan verre kusten, in roze steden tussen bergen blauw.

En al onze kunstenaars, een dergelijk lot indachtig, kenden dezelfde hoop en dezelfde angst. Ook vandaag. Zelfs de jongsten. Zoals Panamarenko, de ontwerper van vliegende tuigen. Maar in tegenstelling met Daedalus, die het labyrinth op eigen vleugelkracht ontvluchtte, bewondert Panamarenko de nervaturen en de ronding van een vleugel en ontsluit voor ons de wereld door deze vleugel te vervaardigen uit stukjes ijzerdraad en wat broos papier. Zijn hoop betreft dus de vleugel zelf en niet de vlucht.
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