Waremme-le-Château dont nous avons entrepris d’écrire l’histoire, est une petite localité d’environ trois mille âmes, gentiment assise sur les bords du Geer, au milieu de la plaine fertile de Hesbaye.

Son aspect était autrefois bien différent de ce qu’il est aujourd’hui. Au centre se dressait le château. A côté, la modeste église contrastait avec la sombre demeure du seigneur. Puis tout autour, les maisons plus modestes encore des bourgeois s’étendaient en diverses rues jusqu’à l’enceinte des fortifications. Trois portes lourdes et massives donnaient seules accès à l’extérieur. C’étaient la porte du Pont par où l’on devait passer pour se rendre à Saint-Trond, à Mouhin et Bettincourt, celle de Liège et celle de Huy.

Ces portes se fermaient et s’ouvraient à des heures déterminées. Un corps de garde y était annexé et, en temps de guerre, on y plaçait une compagnie de bourgeois armés. Un portier y habitait continuellement. Il avait pour mission « d’ouvrir la porte, de tocquer les » feux des gardes, de chercher en ville les houilles » nécessaires pour tocquer, de tenir la maison nette et » de fourbir les ordures de la porte (1). »