Il y a exactement une année, à la fin du mois de novembre 1966, le monde entier et plus particulièrement les pays d'Europe qui avaient été occupés, découvraient avec stupeur qu'un parti néo-nazi, le NPD, venait de remporter des succès importants aux élections de Bavière : 15 sièges de députés, l'absorption, l'élimination du parti FDP, qui jusqu'alors était le parti de droite traditionnel, et une entrée en force dans la politique allemande.

Cette stupéfaction teintée de crainte était elle-même un phénomène surprenant pour toutes les personnes averties qui suivent la politique allemande avec intérêt et aussi pour les historiens, car les tentatives de reconstitution de mouvements nazis dataient effectivement de bien longtemps et c'est dès l'immédiat après-guerre qu'on avait pu les signaler et les repérer non seulement en Allemagne, mais un peu partout dans le monde et jusque dans les pays occupés, comme la France.

Comment une telle chose avait-elle été rendue possible ? Comment, moins de 20 ans après une guerre au cours de laquelle le nazisme avait couvert l'Europe de sang, était-il possible que cette idéologie puisse encore trouver des défenseurs et des gens qui se réclamaient plus ou moins ouvertement d'elle pour essayer de créer des mouvements visant à lui redonner le pouvoir ?