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1940 - 1945 : Liège en images
par Jean Jour
Cartonné / 110 pages / édition de 1978
langue(s) : français
éditeur : Libro-Sciences
dimensions : 287 (h) x 205 (l) x 16 (ép) mm
poids : 649 grammes
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Le 7 mai 1940, à Berlin, Hitler donnait encore toutes ses assurances à la Belgique et à la Hollande qu'elles ne craignaient rien : leur neutralité serait respectée. Trois jours plus tard, la seconde guerre mondiale éclatait avec une traîtrise qui n'aura d'égale, plus tard, que la fourberie nipponne lors de l'attaque surprise de Pearl Harbor.

Pourtant, depuis l'automne 1939, les indices ne manquaient pas pour laisser supposer qu'un beau jour l'Allemagne se déchaînerait. La France et ses voisins vivaient ce que Roland Dorgelès avait dénommé «la drôle de guerre» et que les Anglais appelaient tht phony war. Un mot qui allait faire fortune. Cette guerre qui n'en était pas une dura d'octobre 1939 au 10 mai 1940. France et Angleterre s'opposaient à l'Allemagne, mais sans trop de hargne eut-on dit, et peut-être même sans trop y croire. Après l'offensive de la Sarre, le Reich était demeuré quiet. Aucun avion à croix gammée ne survolait ni la France ni la Grande-Bretagne. Celle-ci, de son côté, s'était contentée de lâcher sur l'Allemagne des milliers de tracts.

On attendait. Certes, Hitler donnait bien les apparences de vouloir tendre la main, mais ni Daladier ni Chamberlain n'y croyaient. En Belgique et en Hollande, on se réfugiait dans la douce neutralité. Celle-ci n'avait toutefois pas empêché dès septembre 1939 le rappel de quelque 600.000 mobilisés, un véritable record pour un pays aussi petit que la Belgique. Un fameux effort également, mais qu'une bourde de l'Etat-Major général allait tout bonnement réduire à rien.

Répartie en sept corps d'armée et vingt-deux divisions, l'armée belge qui, en outre, comptait aux environs de soixante-quinze pour cent de réservistes, possédait un équipement totalement insuffisant et
inadéquat. Mal encadrée, elle était tout simplement en retard d'une guerre ! Les hommes passaient leur temps à construire des fortifications et à s'amollir. Le théâtre aux armées leur apportait des relents de vie civile. On se demandait ce qu'on faisait là, à attendre que l'hiver passe, que le printemps revienne...

Depuis belle lurette, le plan de défense avait été pré-établi : des positions fortifiées suivaient le canal Albert d'Anvers à Liège et la Meuse de Liège à Namur. Cette première ligne de défense était appuyée par une seconde passant par Anvers-Louvain-Wavre-Namur.

En haut lieu, on s'imaginait cette position de retardement plus que suffisante. D'autant mieux que la place forte de Liège avait vu restaurer ses forts de 1914 et en construire quatre nouveaux: Eben-Emael, Neufchâteau, Battice, Pepinster.

Sans être au zénith, le moral de l'Etat-Major planait. On discutaillait, on tergiversait et, comme tout le monde, on attendait. On attendait que le pire se produise pour y croire enfin! Il n'en allait pas de même dans la troupe dont le moral était littéralement sapé par l'annonce de cette fameuse 5e colonne et aussi par un climat de défiance que certains entretenaient à l'égard de la France qui, disaient-ils, ne volerait pas au secours de la petite Belgique en cas de malheur. Les bruits les plus absurdes couraient sur cette 5e colonne de malheur.

Il s'agissait en réalité d'Allemands installés en France, en Belgique ou en Hollande et chargés — dans certains cas du moins — de préparer divers sabotages avant même que la guerre soit déclarée. Un peu partout, pendant la drôle de guerre, on pouvait voir des affiches placardées sur les murs et recommandant le silence : l'ennemi était à l'écoute!
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