(...) La méthode marxiste exige un balancement dialectique constant entre l'abstrait et le concret, le général et le particulier, la structure et la conjoncture, le fondamental et le spécifique. Lorsqu'elle est appliquée avec succès, l'explication, le récit, deviennent vivants, ne perdent jamais la dimension humaine, ne parlent jamais seulement à la raison (disons plutôt : la pseudo-raison) desséchée "au-dessus de la mêlée".

L'histoire est toujours un drame humain. Aucun récit d'histoire n'est valable si l'on n'y entend pas les pleurs et les rires des acteurs/actrices, et pas seulement ceux des rois et des dirigeants (y compris des tribuns des révolutions), mais encore ceux de la masse que les historiens de la classe dominante s'apprêtent toujours à appeler "anonyme", "ignare", "canaille", "destructrice", ignorant ou feignant d'ignorer que ce sont ces "destructeurs" (destructrices) qui les nourrissent et qui les font vivre tous.

Tous ces mérites de la méthode marxiste, l'ouvrage de Claude Herne les récupère et les met en évidence. C'est pourquoi il ne sert pas seulement la science, fût-ce sous l'aspect de vulgarisation et de généralisation plus que sous celui d'investigations de base. Il sert aussi la formation de la conscience de classe et son élévation, chez les salarié(e)s/appointé(e)s(...)