Les 12 et 13 septembre 1992, le PFT - abréviation de l'association « Patrimoine Ferroviaire Touristique » - mettait en circulation, pour la première fois depuis 1983, un train sur la ligne 128, entre Ciney et Spontin. L'autorail 554.18, un des engins préservés par le PFT, eut l'honneur de transporter plus de 500 voyageurs en une journée... Il faut dire que 31 ans s'étaient écoulés depuis la dernière circulation d'un train de voyageurs, et nombreux furent les curieux qui s'empressèrent de découvrir la vallée du Bocq sous un autre angle.

Deux mois seulement avaient été nécessaires aux bénévoles du PFT pour rendre parcourable la voie envahie par une végétation luxuriante.

Forts du succès de cette journée, les animateurs du PFT, tous bénévoles, décidèrent d'entamer les démarches pour obtenir auprès des instances dirigeantes une concession pour l'exploitation touristique de la ligne du Bocq. Et, depuis 1993, tous les ans, les trains touristiques, aujourd'hui commercialisés sous le vocable « Chemin de fer touristique du Bocq », navettent sans arrêt entre les méandres de la rivière...

Inlassablement, les animateurs poursuivent le but qu'ils se sont donné : rejoindre à nouveau Ciney à Yvoir. La voie, si elle est encore présente le long du trajet, n'est utilisable que sur douze kilomètres, entre Ciney et Dorinne-Durnal. Au-delà, jusque Yvoir, dix kilomètres sont encore à remettre en état. Au fil des ans, la technique a évolué : le travail, essentiellement manuel au départ - débroussaillage, entretien, désherbage - est aujourd'hui un peu plus mécanisé : débroussailleuse, désherbage avec un véhicule mixte rail-route, aide d'une entreprise ferroviaire pour certains travaux de voie.

Ces actions ne peuvent être menées que par l'acharnement d'une équipe qui veut prouver que la vallée du Bocq, peut-être une des plus belles de Belgique, est idéalement située, à proximité des grands centres, à l'entrée des Ardennes, près de la vallée de la Meuse, et qu'un potentiel de développement touristique y existe.

Sur cette ligne 128 aujourd'hui ressuscitée, le PFT fait circuler les convois - locomotives, autorails, voitures - que d'autres passionnés remettent en état de marche ; c'est une chaîne qui permet à tous les amateurs d'assouvir leur passion ferroviaire.

Par la publication de cet opuscule, le PFT veut témoigner son attachement à la ligne du Bocq ; il remercie tous les acteurs qui permettent aujourd'hui d'entrevoir un retour du train à Yvoir, par la 128.

Sont spécialement remerciées toutes les personnes qui œuvrent sur la 128, que ce soit à la remise en état de la voie, à l'entretien de ses abords, à la tenue de la boutique et de la buvette, à la conduite des locomotives et autorails, à l'accueil des voyageurs et des touristes.
Sont également remerciés ceux qui assurent leur soutien au développement de la ligne du Bocq : Monsieur Monin, Bourgmestre d'Yvoir, Monsieur Lambot, Commissaire Général au Tourisme de la région wallonne qui, depuis les premiers jours, encouragent le développement de l'activité touristique, et à tous ceux qui, de près ou de loin, contribuent à l'expansion de la Vallée du Bocq.