Lorsque durant les années 1925, je fréquentais les bancs de l'école primaire de la place de la Vieille Montagne à Liège, nos instituteurs, vieux militants de l'école laïque et que nous appelions "Maîtres", nous apprenaient bien le français et le calcul, la géographie et les sciences, mais ils nous racontaient aussi, non sans un certain romantisme, l'histoire du Pays de Liège et de sa Principauté pour nous enseigner la démocratie, l'égalité des hommes, le progrès social et le mieux vivre de la société... en un mot L'HUMANISME.

Et sur la place devant l'école, notre domaine, nos jeux ressemblaient souvent aux luttes du peuple principautaire dont nous étions les descendants. Alors, nous prenions la "fontaine Montéfiore pour le "perron liégeois"et, aux cris "AU PERRON", le peuple se rassemblait pour décider de son avenir et de ses destinées avec ses dirigeants.

Nous devenions le peuple de Bons métiers se révoltant contre les nobles et jouions à la "MÂLE SAINT MARTIN" ou bien aux "SIX CENTS FRANCHIMONTOIS" attaquant les Bourguignons. Et la vespasienne de la place se transformait soit en église Saint-Martin soit en camp du Téméraire et du traître Louis XI. La rue Mosselman devenait aussi la plaine de Steppes où nous empêchions des Brabançons imaginaires (parfois des gamins d'autres quartiers) d'envahir la place qui était NOTRE PRINCIPAUTE et où nous voulions régner en maître. PAUVRE HOMME EN SA MAISON N'EST IL PAS ROI ?

Lorsque plus tard, je dus étudier l'histoire de Belgique au cours de mes Humanités, il ne fut plus question de notre Principauté, mais bien du royaume des Francs et de Clovis, de Charles Martel, puis des comtes de Flandre et des ducs de Brabant, des Mâtines brugeoises et de la bataille des Eperons d'or; de là, on passait aux ducs de Bourgogne qui voulaient recréer le royaume de Lotharingie. On nous parla aussi des luttes des "Bons rois catholiques"et du Gantois Charles-Quint devenu roi d'Espagne et empereur d'Autriche, luttant contre les hérétiques protestants "ces gueux", d'Albert et d'Isabelle, de Marie-Thérèse d'Autriche, de Charles de Lorraine et de Joseph II, l'empereur sacristain mais aussi anticlérical, de la guerre des paysans et de la révolution brabançonne,....

J'avais alors rêvé dans ma prime adolescence, d'un livre "NEUF", ...en existe-t-il un ? ... qui retracerait l'évolution politique, économique, sociale et culturelle de cette Principauté de Liège qui [...]