La spéléologie est une science complexe dont le développement est lié à tout un ensemble de connaissances que lui fournissent d'autres disciplines. Le géographe et le géologue, le physicien et le chimiste, le préhistorien et le biologiste doivent collaborer pour assurer son essor et nous faire comprendre la genèse, la structure, le peuplement des cavernes.

Cette collaboration nécessaire n'a pu se réaliser que tardivement au fur et à mesure que les représentants de ces diverses disciplines se sont trouvés amenés à orienter leurs recherches vers l'étude du domaine souterrain. Bien longtemps le spéléologue est demeuré un touriste, découvreur de cavernes, en dressant l'inventaire, en notant les difficultés d'accès et d'exploration, en décrivant, en termes enthousiastes, les beautés. Beautés faites de stalactites, de draperies, de piliers brillant de mille feux à la lueur de sa torche, et faites aussi, parfois, de gravures, de peintures, d'ornements dont les avaient décorées nos lointains ancêtres.

Tandis qu'un nouveau champ d'études était ainsi ouvert à l'archéologue et au préhistorien, le biologiste pénétrait aussi dans les grottes, attiré par un milieu vierge à prospecter, y découvrant une faune étrange, plus riche qu'il ne l'imaginait, dont la variété et l'existence même posent maints problèmes.

L'étendue de ce domaine souterrain, qui apparaissait chaque jour plus vaste, les multiples aspects sous lesquels il se présente, les cours d'eau qui le parcourent alertèrent géographes et géologues, qui s'efforcèrent de déterminer sa genèse et son devenir.

Mais, il manquait encore aux uns et aux autres, pour trouver l'explication des phénomènes qu'ils observaient, les données essentielles, que physiciens et chimistes devaient apporter, sur la température, l'état hygrométrique, la pression, la composition et la circulation de l'air, les radiations souterraines, la teneur des eaux en sels dissous et les lois de leur précipitation, autant de facteurs indispensables à connaître avec précision, pour élucider la morphogenèse des grottes et préciser les conditions de vie offertes à leurs habitants. Ils se sont heureusement mis à l'ouvrage et ne cessent d'apporter dans cette voie, des résultats de plus en plus intéressants.

A ce point, on devait donc souhaiter, d'une part, entre les représentants des différentes disciplines intéressées, des confrontations fréquentes permettant de fructueux échanges de vue, la coordination de leurs travaux et, d'autre part, la possibilité de recherches expérimentales. C'est ce qu'a parfaitement compris le Centre National de la Recherche Scientifique lorsqu'il a créé une Commission de [...]